L'Iran et les grandes puissances doivent reprendre leurs discussions pour conclure un accord global sur le programme nucléaire iranien vers la mi-février, a affirmé samedi le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif.

Téhéran et le groupe des pays du 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne) ont conclu en novembre 2013 à Genève un accord intérimaire qui gèle certaines activités nucléaires sensibles de l'Iran en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales.

Entré en application le 20 janvier dernier, l'accord, prévu pour durer six mois, est la première étape avant un accord global assurant que la nature du programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique.

«Nous nous sommes mis d'accord avec (la chef de la diplomatie européenne, Catherine) Ashton de tenir la première réunion entre l'Iran et le 5+1 à la fin du mois (iranien) de Bahman (qui se termine le 19 février)», écrit M. Zarif sur sa page Facebook.

«Nous voulions avoir cette réunion plus tôt mais nos amis chinois n'étaient pas prêts en raison des vacances du Nouvel an chinois», a-t-il expliqué.

M. Zarif, qui participe au Forum économique mondial de Davos (Suisse), n'a pas précisé le lieu où auraient lieu les discussions, ni quand il avait parlé avec Mme Ashton.

En vertu de l'accord de Genève qui doit faire l'objet d'une «surveillance accrue» de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), l'Iran s'engage à limiter l'enrichissement d'uranium à 5%, à transformer son stock d'uranium à 20 %, à geler ses activités dans les sites de Natanz et Fordo ainsi qu'au réacteur à eau lourde d'Arak, et à stopper l'installation de centrifugeuses -environ 19 000 actuellement- dans ces sites.

Le groupe 5+1 doit, en contrepartie, lever ses sanctions sur l'automobile, l'aéronautique, et débloquer des avoirs financiers gelés.

La période de six mois doit permettre de démarrer des discussions sur un accord global sur le programme nucléaire iranien, qui réglerait une crise entre l'Iran et la communauté internationale de plus de dix ans.

L'Occident et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément farouchement, insistant sur le caractère pacifique de ses activités.

L'Iran réplique aux options militaires de Kerry

L'Iran a qualifié samedi de «non diplomatiques» les déclarations du secrétaire d'État américain John Kerry sur l'existence d'une option militaire si Téhéran ne tenait pas ses engagements sur l'accord nucléaire de Genève avec les grandes puissances.

Téhéran et le groupe des pays du 5+1 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Allemagne) ont conclu en novembre 2013 à Genève un accord intérimaire qui gèle certaines activités nucléaires sensibles de l'Iran en échange d'une levée partielle des sanctions occidentales.

Entré en application le 20 janvier, l'accord, prévu pour durer six mois, est la première étape avant un accord global assurant que la nature du programme nucléaire iranien est exclusivement pacifique.

Si l'Iran ne respecte pas sa part de l'accord, «les options militaires des États-Unis sont prêtes et préparées à faire ce qu'elles ont à faire», a déclaré M. Kerry à la chaîne de télévision al-Arabiya, selon une traduction en anglais de son entretien jeudi.

«Ce ne serait pas un choix sage pour l'Iran. Nous sommes convaincus d'être sur la bonne voie car le monde préfèrerait clairement nous voir régler pacifiquement (cette question) plutôt qu'avoir une confrontation militaire», a-t-il expliqué.

La porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham, a dénoncé dans un communiqué des déclarations «non diplomatiques» du secrétaire d'État américain, faites spécialement selon elle «pour l'audience d'un média régional».

«Il semble qu'un groupe qui est opposé à l'accord de Genève et qui est essentiellement pour la promotion et la propagation de la violence dans la région ait des effets non constructifs sur les autorités américaines», a-t-elle ajouté. Elle faisait référence à l'Arabie saoudite, grand rival régional de Téhéran qui finance la chaîne al-Arabiya.

Ryad, allié de Washington, et Téhéran s'opposent notamment sur le conflit syrien. L'Iran chiite soutient le régime de Bachar al-Assad alors que le royaume sunnite arme les rebelles. L'Arabie, comme les autres pays du Golfe, s'inquiètent également de l'influence grandissante de l'Iran dans la région.

Le chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime iranien, a également dénoncé la «ridicule option militaire» de Washington. «M. Kerry devrait savoir qu'une confrontation directe est le rêve le plus grand de tout révolutionnaire et de tout croyant», a assuré Mohammad Ali Najafi, le chef des Gardiens, cité par sepahnews.com, le bras médiatique du corps d'élite.