Le chef d'état-major israélien Benny Gantz a affirmé mardi que l'armée israélienne avait les capacités d'agir seule contre le programme nucléaire controversé de l'Iran.                

Interrogé à la radio publique sur les capacités de l'armée israélienne «d'attaquer seule» l'Iran, c'est-à-dire sans une aide américaine fréquemment évoquée, le général Gantz a répondu : «Oui, absolument».

«Nous avons nos plans, nos prévisions, nos évaluations (...) le moment venu nous déciderons», a-t-il ajouté dans cette interview à l'occasion du 65e anniversaire de la création de l'État d'Israël.

Il faisait ainsi écho aux propos du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou qui a affirmé plus tôt ce mois-ci qu'Israël ne pouvait en aucun cas «abandonner son sort aux mains d'autres pays», même «nos meilleurs amis», face au nucléaire iranien.

Dans une autre interview, au site d'informations en ligne Ynet, le chef de l'armée israélienne a cependant laissé entendre que l'éventualité d'une frappe israélienne contre l'Iran n'était pas imminente et il a donné la priorité aux sanctions contre Téhéran.

«L'Iran a les moyens d'atteindre une capacité nucléaire avant la fin de l'année, mais cela ne veut pas dire qu'il en sera là», a estimé Benny Gantz.

«Les pressions sur l'Iran doivent s'intensifier : l'isolement, les sanctions, la poursuite de la pression et les capacités opérationnelles que je ne vais pas détailler. Nous avons la capacité de faire face aux dangers posés par l'Iran, mais je ne veux pas entrer dans les détails opérationnels», a-t-il ajouté.

Le président américain Barack Obama a estimé en mars à «un peu plus d'un an» le délai nécessaire à l'Iran pour se doter de l'arme nucléaire, précisant qu'il ne souhaitait «évidemment» pas attendre «le dernier moment».

Israël, considéré comme la seule puissance nucléaire au Proche-Orient, et l'Occident soupçonnent l'Iran de chercher à fabriquer l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. L'ONU a sanctionné ce programme par des mesures qui ont été renforcées unilatéralement par un embargo bancaire et pétrolier de l'Union européenne et des États-Unis.

Sur le conflit syrien, le chef de l'armée israélienne a fait part de son inquiétude face à une possible extension des combats au territoire israélien.

«Les rebelles en Syrie mènent pour le moment le combat contre l'armée syrienne et la police de Bachar al-Assad, mais il est clair qu'il y aura une deuxième guerre», a-t-il déclaré dans une interview à la radio militaire.

«Il s'agira peut-être d'une guerre civile, mais il se pourrait aussi qu'elle soit dirigée contre nous. J'ai le sentiment que ce sera les deux en même temps», a-t-il ajouté.

Depuis le début du conflit en Syrie il y a deux ans, la situation s'est tendue sur le Golan, dans le Sud syrien, mais les incidents - obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens - sont restés jusqu'à présent relativement limités.

Les responsables israéliens attribuent jusqu'à présent les tirs et obus syriens à des «erreurs», en raison de la proximité des combats entre armée et rebelles syriens.

Israël, toujours en état de guerre avec la Syrie, occupe depuis 1967 quelque 1200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale.