L'Iran n'interrompra jamais son programme de développement nucléaire, a déclaré un important législateur iranien, dimanche, soit 24 heures après que la plus récente ronde de négociations internationales n'eut pas permis d'en arriver à une entente sur la question.

Alaeddin Boroujerdi a indiqué que les discussions étaient «considérées efficaces et comme un pas en avant», mais il a ajouté que Téhéran ne cessera jamais ses activités d'enrichissement d'uranium.

M. Boroujerdi, qui préside un comité parlementaire sur la sécurité nationale et la politique étrangère, estime que les discussions devraient continuer. Il a été cité par l'agence de presse ISNA.

Les puissances occidentales craignent que l'Iran se dirige vers la production d'armes nucléaires, ce que nie Téhéran, qui insiste sur le fait que son programme est pacifique.

Les grandes puissances mondiales ont demandé à répétition que l'Iran ferme son usine souterraine d'enrichissement d'uranium de Fordo, qui enrichit de l'uranium jusqu'à 20 pour cent. Enrichi à 90 pour cent, l'uranium peut être utilisé dans des armes nucléaires.

Les Nations unies ont imposé quatre rondes de sanctions économiques contre l'Iran pour tenter de forcer cet État à suspendre son programme, mais Téhéran s'est entêté.

«Si, un jour, l'administration iranienne décide de fermer Fordo, le Parlement s'opposera assurément à cette décision», aurait dit M. Boroujerdi. Celui-ci a déclaré que l'Iran continuera d'exploiter les installations en raison des menaces étrangères. Les États-Unis et Israël ont laissé entendre qu'ils pourraient intervenir militairement contre les installations nucléaires iraniennes si les efforts diplomatiques échouent.

Ali Akbar Velayati, un conseiller de l'ayatollah Ali Khamenei, a blâmé l'Occident pour l'échec des négociations de la fin de semaine dernière à Almaty, au Kazakhstan.

«Les discussions ont démontré que l'Ouest n'est pas honnête dans ses déclarations», a-t-il dit à des journalistes.

Il a ajouté que les puissances occidentales ne peuvent réaliser des progrès «s'ils ne reconnaissent pas les droits naturels de l'Iran» à enrichir de l'uranium.

M. Velayati est perçu comme l'un des principaux candidats pour les élections de juin, lors desquelles sera désigné un successeur au président Mahmoud Ahmadinejad.

Ces commentaires sont les premiers émis par un important responsable iranien après les discussions de vendredi et de samedi entre l'Iran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, ainsi que l'Allemagne.