L'entonnoir qui permettait de pomper une partie du pétrole s'échappant dans le golfe du Mexique et qui avait été retiré provisoirement a été réinstallé et le pompage a repris, a annoncé BP mercredi soir.

L'entonnoir «a été remis en place avec succès sur la (plateforme) Deepwater Horizon» à 18h30, a déclaré BP dans un communiqué, ajoutant que «le système à repris le pompage du pétrole et du gaz» une heure et demi plus tard.

Durant dix heures mercredi, la fuite de pétrole a laissé échapper entre 30 000 et 60 000 barils, après le retrait provisoire de l'entonnoir qui permettait d'en pomper une partie.

Le retrait de l'entonnoir avait été décidé après une collision avec un robot téléguidé qui avait apparemment fermé une des soupapes, augmentant la pression dans l'entonnoir.

«Il y a eu un problème aujourd'hui, ils ont remarqué qu'il y avait une sorte de fuite de gaz», avait annoncé le commandant des garde-côtes, l'amiral Thad Allen.

Le problème semblait provenir «d'un engin téléguidé qui a touché une des soupapes» de l'entonnoir, avait-il ajouté.

L'augmentation de la pression dans l'entonnoir risquait de favoriser la formation d'hydrates qui, sous forme de glace, pouvaient le boucher.

L'entonnoir permet de capter une partie du pétrole et de le pomper vers la surface où il est récupéré sur un bateau.

Le gouvernement américain a estimé que 30 000 à 60 000 barils de pétrole s'échappaient du puits chaque jour, soit 4,77 à 9,53 millions de litres.

L'entonnoir permettait dernièrement d'en récupérer grosso modo 25 000 barils par jour.

L'amiral Allen a par ailleurs annoncé une autre mauvaise nouvelle: la mort de deux personnes impliquées dans les opérations de nettoyage.

Une de ces personnes est morte dans un accident de natation dans une piscine, a dit l'amiral Allen. L'autre est William Kruse, le capitaine d'un bateau enrôlé par BP, qui se serait suicidé d'une balle dans la tête, selon le médecin légiste Stan Vinson, joint par l'AFP.

D'après l'équipage de M. Kruse avec lequel Stan Vinson a parlé, le marin était «bouleversé et déprimé à cause de la marée noire».

A Londres, la direction de BP a annoncé mercredi que Robert Dudley, un Américain, avait pris la direction effective des opérations du groupe contre la marée noire, que pilotait jusque-là son directeur général, Tony Hayward.

M. Dudley «a été nommé avec effet immédiat président-directeur général de l'Organisation de restauration de la côte du golfe du Mexique», un service créé par BP pour gérer la réponse à l'incident de la plateforme pétrolière qui a sombré le 22 avril à 80 km des côtes de Louisiane.

A Washington, le secrétaire aux Affaires intérieures, Ken Salazar, a annoncé que l'administration allait décréter un nouveau moratoire plus «affiné» sur les forages en mer, au lendemain de la décision d'un juge annulant le moratoire décidé par Barack Obama.

Devant une commission du Sénat, M. Salazar a indiqué que les puits pour lesquels l'absence de «risques est avérée» pourraient éventuellement faire l'objet d'une levée de l'interdiction.

Le moratoire est «une mesure raisonnable», a estimé mercredi le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Nobuo Tanaka, pour qui la marée noire est «une catastrophe qui aurait pu être évitée».