Barack Obama se rendra mardi en Louisiane, où des inondations ayant fait d'importants dégâts ont coûté la vie à au moins 13 personnes, après avoir essuyé une vague de critiques pour n'avoir pas exprimé davantage de solidarité envers les habitants de l'État méridional sinistré.

Le président américain se rendra à Baton Rouge, la capitale de l'État du sud durement touché par les intempéries, pour «entendre ce que les responsables ont à dire sur la réponse apportée et la manière dont le gouvernement fédéral peut aider», a détaillé un communiqué de la Maison-Blanche, publié le jour même d'une visite sur place du candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump.

L'annonce intervient après plusieurs jours de critiques en Louisiane, reprochant à Barack Obama de ne pas s'être rendu au chevet des victimes de ces inondations dues à de fortes pluies ces derniers jours.

Celles-ci ont touché 40 000 maisons et pour l'heure 86.000 personnes ont demandé des aides fédérales, un chiffre qui devrait encore augmenter.

Le président Obama est en vacances jusqu'à dimanche dans l'île huppée de Martha's Vineyard, près de Boston, mais il est tenu informé quotidiennement de la situation en Louisiane.

Il a rapidement fait déclarer sinistrées 22 paroisses (l'équivalent en Louisiane des comtés) sur les 64 que compte l'Etat, ce qui permet aux autorités locales de faire appel à des fonds fédéraux. Et le président a aussi envoyé sur place le ministre de la Sécurité intérieure Jeh Johnson, qui l'a tenu informé de son déplacement lors d'un appel vendredi matin.

De nombreux habitants et responsables locaux ont regretté le manque d'attention médiatique, qui aurait pourtant aidé, selon eux, à rapporter davantage de dons en faveur des victimes.

«Le président a dit qu'il ne voulait pas venir, il essaie de finir une partie de golf», a ironisé Donald Trump, selon la chaîne ABC News.

La Maison-Blanche, pour sa part, a insisté sur le fait que M. Obama était «soucieux de l'impact de son déplacement sur les secours». Il «veut s'assurer que sa présence n'interfère pas sur les efforts en cours pour rétablir la situation». «Il tient aussi vraiment à constater de visu l'impact de ces inondations dévastatrices», a affirmé son porte-parole Josh Earnest.

Selon le shérif de la paroisse d'Ascension, Jeffrey Wiley, qui a assisté à la visite de Donald Trump, ce déplacement de campagne a permis de mettre un peu en lumière la catastrophe qui a touché la zone.

«Je peux vous dire qu'il était très gentil, il nous a bien écoutés», a-t-il dit à la chaîne CNN.

Importants moyens de sécurité

M. Trump et son colistier Mike Pence ont rendu visite aux secouristes et aux habitants de certaines zones sinistrées et ont rencontré des responsables républicains locaux.

Selon une première analyse des conséquences de cette catastrophe effectuée vendredi par la chambre de commerce à Baton Rouge, les dégâts pourraient être bien supérieurs qu'estimé jusqu'alors, avec 110 000 maisons potentiellement endommagées, beaucoup sans assurances.

En marge de la visite de Donald Trump, son adversaire démocrate à l'élection du 8 novembre, Hillary Clinton, a diffusé un communiqué réclamant des dons pour les victimes et noté qu'elle s'est entretenue avec le gouverneur démocrate de Louisiane, John Bel Edwards.

«Pour le moment les efforts pour aider les sinistrés ne peuvent pas être perturbés», a-t-elle avancé pour s'excuser de ne pas être sur place. «La meilleure manière d'aider est de nous assurer que les habitants de Louisiane ont les ressources nécessaires.»

Le bureau du gouverneur avait indiqué vendredi matin ne pas avoir été officiellement informé de la venue de M. Trump, mais a fait savoir qu'il était le bienvenu «à condition que ce ne soit pas seulement pour poser pour les photos».

En outre, le gouverneur Edwards avait souligné qu'une visite du président Obama nécessiterait d'importants moyens de sécurité, et donc de réquisitionner de nombreux policiers qui sont actuellement en train d'aider les populations.

«Franchement je n'ai pas très envie de gérer cela actuellement», avait encore avoué M. Edwards. «Le président est le bienvenu s'il veut venir nous rendre visite, mais ce serait tout aussi bien s'il nous laissait une ou deux semaines supplémentaires.»