L'équipe de campagne d'Hillary Clinton a dénoncé jeudi les propos de Donald Trump selon lequel la démocrate et le président Barack Obama sont responsables de l'essor du groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie.

«Une nouvelle fois, Donald Trump dit du mal des États-Unis», a réagi Jake Sullivan, conseiller de la candidate démocrate à la Maison-Blanche. «Cela va sans dire qu'il s'agit d'une accusation fausse provenant d'un candidat présidentiel allergique à la vérité et qui a des lacunes sans précédent».

«Les propos de Donald Trump sont remarquables, car ils font une nouvelle fois écho aux arguments utilisés par (le président russe Vladimir) Poutine et nos adversaires pour attaquer les dirigeants américains et les intérêts américains, tout en négligeant de formuler des propositions sérieuses pour lutter contre le terrorisme», poursuit le conseiller dans ce communiqué.

Donald Trump a qualifié mercredi en Floride Barack Obama de «fondateur» de l'EI et Hillary Clinton de cofondatrice.

«J'appelle le président Obama et Hillary Clinton les fondateurs de l'EI», a-t-il répété jeudi à Miami Beach, toujours en Floride. Il a utilisé une image de récompenses sportives, affirmant que le groupe jihadiste souhaitait remettre à la démocrate le prix de la meilleure joueuse.

Le républicain a au passage déclaré que «Poutine n'aime pas notre président».

«Poutine n'a aucun respect pour Obama. Est-ce que ce ne serait pas mieux si nous nous entendions bien avec la Russie?», a-t-il lancé.

Des affidés de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein ayant rejoint Al-Qaïda après la chute de leur chef ont créé en 2006 l'État islamique d'Irak.

Ses responsables ont ensuite profité du chaos en Syrie voisine où, échouant à fusionner avec la branche locale d'Al-Qaïda, ils ont choisi de faire cavalier seul et de créer le groupe État islamique. En juin 2014, ses chefs proclamaient la création d'un «califat».

Pour Donald Trump, c'est le retrait militaire américain d'Irak fin 2011 sous l'autorité de Barack Obama, qui a créé le vide ayant permis au groupe jihadiste de conquérir des territoires. De nombreux républicains traditionnels critiquent également le président pour avoir quitté l'Irak, notamment le sénateur John McCain.

Dans une interview sur CNBC jeudi, Donald Trump a reproché à Barack Obama d'avoir retiré les soldats américains d'Irak, tout en dénonçant l'invasion initiale, en 2003, décidée par le président George W. Bush.

Donald Trump affirme s'être toujours opposé à la guerre d'Irak.

Mais six mois avant l'invasion, interrogé sur le bien-fondé de l'intervention lors d'un entretien pour l'émission radio d'Howard Stern, il avait déclaré: «oui, j'imagine. Je regrette que cela n'ait pas été bien fait la première fois» lors de la guerre du Golfe en 1991.