La campagne présidentielle américaine s'est envenimée mardi, quand le vice-président Joe Biden a jugé que les propositions du républicain Mitt Romney sur les banques revenaient à «remettre des chaînes aux pieds» des Américains, Romney dénonçant une «campagne de haine».

«Regardez leur budget et ce qu'ils proposent», a clamé Joe Biden lors d'un meeting en Virginie, un ancien État esclavagiste.

Le candidat républicain à la Maison-Blanche Mitt Romney «va laisser les banques faire à nouveau leurs propres lois et libérer Wall Street. Ils vont vous remettre des chaînes aux pieds», a-t-il déclaré, déclenchant une polémique politique.

Furieux, Mitt Romney a répliqué depuis l'Ohio que Barack Obama devait «ramener (sa) campagne de division, de colère et de haine à Chicago», la ville de Barack Obama.

«Monsieur le président, ramenez votre campagne de division, de colère et de haine à Chicago et laissez-nous reconstruire et réunifier l'Amérique», a déclaré M. Romney devant ses militants à Chillicothe, dans le sud de l'Ohio.

«Sa stratégie de campagne c'est de déchirer l'Amérique pour ensuite rassembler 51 pour cent du puzzle», alors que les Américains «qui ont vécu et sont morts sous le même drapeau en défendant un seul but» méritent mieux, a estimé M. Romney.

Le camp Romney avait déjà réagi aux propos de M. Biden, en accusant Barack Obama de multiplier les attaques personnelles pour masquer un «bilan raté».

«Si on se demandait jusqu'où pouvait aller le président Obama pour être réélu, nous savons maintenant qu'il est prêt à dire que Mitt Romney veut remettre des chaînes aux pieds des gens», a déclaré Andrea Saul, la porte-parole du candidat républicain à la Maison Blanche, qui affrontera Barack Obama le 6 novembre.

Le camp Obama a de son côté défendu le choix des mots de Joe Biden: «Pendant des mois, les républicains ont parlé de "défaire les chaînes" du secteur privé entravé par des lois protégeant les Américains», a déclaré la directrice de campagne adjointe de M. Obama Stephanie Cutter.

«Depuis, le vice-président a souvent utilisé une métaphore semblable pour décrire la nécessité de "défaire les chaînes" entravant la classe moyenne», a-t-elle poursuivi.

«Nous trouvons que l'indignation de l'équipe Romney vis-à-vis des commentaires du vice-président est hypocrite, particulièrement en regard des discours de leur propre candidat remettant en question le patriotisme du président», a-t-elle ajouté.

Une récente campagne publicitaire démocrate avait déjà créé une polémique. Le spot citait un ouvrier sidérurgiste qui se plaignait de ne pas avoir eu droit à une couverture maladie après son licenciement d'une entreprise ayant appartenu au fonds d'investissement de M. Romney.

MM. Obama et Romney se sont également affrontés à distance mardi sur le thème de l'énergie.

Le candidat républicain Mitt Romney a, depuis l'Ohio, accusé le président démocrate sortant de mener une «guerre contre le charbon» alors que M. Obama, en campagne dans l'Iowa, a affirmé que son rival n'était pas conscient des bénéfices possibles de l'énergie éolienne.