Le président Barack Obama a accusé le tout nouveau colistier républicain de Mitt Romney, Paul Ryan, venu le défier sur les terres agricoles de l'Iowa, d'avoir bloqué des aides aux agriculteurs malgré la sécheresse.

«Si vous croisez le représentant (Paul) Ryan, dites-lui combien cette loi agricole est importante pour l'Iowa et les populations rurales», a déclaré le président démocrate sortant lors de la première étape, à Council Bluffs, d'une tournée de trois jours en autocar dans cet Etat crucial pour l'élection de novembre.

Le républicain Paul Ryan, qui a redonné de l'énergie à son camp après sa nomination samedi, était venu lui voler la vedette en se rendant de son côté à l'Iowa State Fair, une grande foire agricole de plusieurs jours à Des Moines.

Dans cet État couvert de champs de maïs, le président américain a évoqué la sécheresse record qui frappe actuellement les États-Unis et accusé M. Ryan de faire partie de ceux qui, au Congrès, votent contre des aides aux agriculteurs, le qualifiant d'«idéologue des républicains» du Capitole, le siège du Congrès.

L'Iowa est considéré comme un État «indécis» même s'il n'a voté qu'une seule fois pour un républicain depuis la réélection de Ronald Reagan en 1984.

C'est aussi l'Etat où Barack Obama a construit la base du mouvement populaire qui l'a conduit à emporter la candidature démocrate en 2008, face à Hillary Clinton.

Le président a certes vu en M. Ryan «un bon père de famille». «C'est un bon porte-parole pour transmettre la vision du gouverneur Romney, mais le problème c'est que je suis en profond désaccord avec cette vision», a-t-il souligné.

Paul Ryan, lâché seul sur le terrain par Mitt Romney, lui aussi en campagne lundi mais en Floride, a fustigé pour sa part la politique économique du président.

«Le président Obama nous a donné quatre années de déficits dépassant les mille milliards de dollars. Il dépense l'avenir de nos enfants», a lancé M. Ryan.

Les deux républicains ont ce week-end promis le redressement du pays grâce aux baisses d'impôts et de dépenses.

«Radicalité»

Les démocrates ont riposté en dénonçant la «radicalité» de leur programme et les propositions de cet élu de 42 ans, par ailleurs président de la commission du Budget à la Chambre des représentants, qui voudrait selon eux sabrer le programme d'aide publique aux personnes âgées, Medicare.

M. Ryan est «l'architecte d'un plan destiné à mettre fin à Medicare tel qu'on le connaît (...) et à faire payer des milliers de dollars aux citoyens âgés», a pointé David Axelrod, de l'équipe de campagne du président Obama.

Mitt Romney et Paul Ryan ont rejeté ces critiques en estimant que les réformes visaient à sauver Medicare de la faillite, et non à l'éliminer.

«Ma mère reçoit des aides Medicare en Floride», a insisté M. Ryan, en suggérant «une réforme pour ceux d'entre nous qui sont plus jeunes».

Un membre de la campagne Romney a réfuté le fait que l'absence de M. Ryan en Floride soit liée à la peur d'un mauvais accueil, nombre de personnes âgées résidant dans cet Etat.

A St Augustine lundi, en Floride, Mitt Romney a de son côté célébré dans cet autre État clé les victoires américaines aux jeux Olympiques et les avancées de son pays dans l'espace, devant une foule plus clairsemée que celle attirée ce week-end par son duo avec M. Ryan.

Les sondages au niveau national montrent une nette avance pour Obama sur son rival républicain. Jeudi, un sondage Fox News donnait 49% des intentions de vote à Barack Obama, contre 40% pour Mitt Romney.