La bataille pour l'investiture républicaine à la présidentielle de novembre se déplaçait dimanche vers la Floride, nouvel épicentre de la course à la Maison-Blanche, au lendemain de la victoire écrasante de Newt Gingrich en Caroline du Sud.

La primaire de Floride, quatrième étape du long processus visant à désigner un candidat républicain face au président Barack Obama lors de l'élection du 6 novembre, aura lieu le 31 janvier.

Dimanche, sur CNN, Newt Gingrich, auréolé de sa victoire sur ses trois concurrents, affichait sa confiance après avoir chamboulé une course longtemps considérée comme acquise pour Mitt Romney.

«Mon travail en Floride est de convaincre les gens que je suis le candidat qui peut clairement battre Obama dans une série de débats et celui qui a des solutions assez conséquentes pour remettre l'Amérique sur le droit chemin», a-t-il dit.

A l'inverse, Mitt Romney s'est montré sur la défensive dimanche. Il a annoncé qu'il publierait sa feuille d'impôts mardi, cédant ainsi aux demandes de ses adversaires et du président Obama.

«Certains vont essayer de trouver quelque chose à y redire, mais nous payons tous nos impôts et je suis certain que tout le monde trouvera qu'il s'agit d'une somme conséquente», a-t-il dit sur la chaîne Fox News.

Parmi les quatre candidats républicains encore en lice, Rick Santorum a remporté l'Iowa, Mitt Romney le New Hampshire et Newt Gingrich la Caroline du Sud. Ron Paul en embuscade derrière eux a réalisé de bons scores.

Dans ce contexte propice à de profondes divisions au sein de l'électorat républicain, le choix des électeurs de Floride sera donc déterminant.

Susan McManus, professeur de sciences politiques à l'Université de Floride du Sud, affirme qu'après sa victoire samedi «cela va être vraiment fascinant si Newt Gingrich talonne Romney ou le bat. Cela fait de la Floride l'épicentre du processus d'investiture».

«Tout laisse à penser que le gagnant de la Floride pourrait être Romney, mais il n'a pas réalisé de bonnes prestations lors des derniers débats, ce qui va rendre les débats en Floride très intéressants», a-t-elle ajouté.

Le modéré Mitt Romney a fait presque toute la course en tête jusqu'à sa défaite cuisante samedi face à Newt Gingrich, dont les positions plus conservatrices ont fait florès en Caroline du Sud.

En Floride, M. Romney part avec une longueur d'avance dans les sondages avec 40,5% d'intentions de vote contre 22% à M. Gingrich, selon une moyenne de plusieurs sondages publiés ces derniers jours et réalisée par le site RealClearPolitics. Mais en Caroline du Sud, les sondages le donnaient aussi gagnant une semaine avant le scrutin.

«La Floride c'est plus qu'un État clé. La Floride est un État "quitte ou double"», précise Sid Dinerstein, responsable du parti républicain à Palm Beach en ajoutant que dans cet État le vainqueur de la primaire remporte la totalité des délégués chargés de désigner formellement les candidats lors de la convention nationale de leur parti.

«Il y a une très bonne chance, par conséquent, qu'après la Floride la course soit pratiquement terminée», ajoute-t-il.

Etant donné l'enjeu, les dix jours de campagne qui s'ouvrent en Floride promettent des affrontements féroces entre les quatre candidats.

Mais la rhétorique de campagne des candidats qui espèrent décrocher l'investiture de leur parti s'adresse aussi au président Obama, l'homme à abattre pour un électorat républicain particulièrement remonté face aux difficultés économiques.

«Le président Obama est un président si faible qu'il fait passer Jimmy Carter pour fort», a lancé Newt Gingrich en évoquant l'ancien président démocrate qui avait été laminé par Ronald Reagan, l'icône des républicains, en 1980.