Les candidats républicains à la Maison-Blanche, le favori Mitt Romney en tête, sillonnaient lundi le petit État agricole de l'Iowa à la veille du premier d'une longue série de scrutins devant déterminer qui affrontera Barack Obama le 6 novembre.

Les candidats Mitt Romney, Ron Paul, Rick Santorum, Rick Perry, Michele Bachmann et Newt Gingrich vont de restaurants en cafés, en passant par les bibliothèques publiques et même les musées. Leur objectif: convaincre les derniers indécis.

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Le septième joueur à convoiter la place de candidat républicain à la présidentielle de 2012, l'ex-gouverneur de l'Utah Jon Huntsman, a quant à lui décidé de renoncer à la course en Iowa pour concentrer ses efforts sur les primaires du New Hampshire. Mardi soir à 19h, 1774 «caucus» ou réunions de quartier, se tenant souvent dans des écoles ou des locaux d'églises, ouvriront leurs portes à quelque 120 000 à 150 000 électeurs républicains de l'Iowa. Ils débattront avant de désigner leur candidat.

Les «caucus» de l'Iowa, cet État de trois millions d'habitants au coeur des grandes plaines, marquent le début d'un long processus de sélection d'un candidat républicain qui durera jusqu'à l'été.

L'ex-gouverneur du Massachusetts, Mitt Romney, qui a prévu quatre réunions électoraux dans l'Iowa lundi, garde son statut de favori d'une courte tête. Dimanche, il a affiché son optimisme, assurant qu'il aurait «énormément de soutien» mardi soir.

S'il gagne dans l'Iowa, puis à la primaire du New Hampshire le 10 janvier où il mène largement devant ses rivaux, M. Romney sera le mieux placé pour remporter l'investiture.

Selon une moyenne de sondages récents réalisée par le site RealClearPolics, il mène par 22,8% devant le doyen de la course Ron Paul (21,5%), et Rick Santorum (16,3%), le conservateur chrétien auteur d'une surprenante ascension ces derniers jours.

Mais selon un sondage du Des Moines Register paru samedi, 41% pourraient encore changer d'avis. En tenant compte des marges d'erreur des sondages -souvent autour de plus ou moins quatre ou cinq points de pourcentage- les trois candidats de tête sont dans un mouchoir de poche.

«Ne votez pas pour quelqu'un qui ne sera pas assez bon pour faire ce qui est nécessaire», a lancé dimanche à Sioux City M. Santorum, se présentant comme le seul candidat à pouvoir battre le président Obama.

Ce catholique, champion des valeurs chrétiennes, poursuit lundi sa campagne frénétique, enchaînant interviews pour des médias locaux et réunions publiques, après s'être rendu dans les 99 comtés de l'État depuis janvier.

Après avoir fait une brève pause pour le week-end du Nouvel An, Ron Paul, le conservateur atypique aux positions teintées de populisme, est de retour dans l'Iowa lundi, accompagné de son fils, le sénateur ultraconservateur Rand Paul.

Derrière le trio de tête, Newt Gingrich et Rick Perry tentent de sauver les meubles en se maintenant légèrement au dessus de la barre des 10%.

«Je ne pense pas que je vais gagner (dans l'Iowa)», a dit lundi M. Gingrich ajoutant qu'il rebondira plus tard.

En queue de peloton, l'ultraconservatrice Michele Bachmann, qui se décrit comme la «dame de fer» de cette campagne, affirme croire encore en un «miracle». Malgré ses faibles scores dans les sondages (6,8% selon la moyenne de RealClearPolitics), elle lance ses dernières forces dans la bataille.

Depuis plusieurs jours, les foules se pressent pour entendre une dernière fois les candidats et peser les atouts et les faiblesses de chacun.

«J'ai fait le tour de l'État pour voir tous les candidats, autant que j'ai pu», a dit à l'AFP Frank Rhinehart, retraité de 72 ans, samedi lors d'une réunion de M. Santorum. «Je suis plutôt indécis, mais je penche pour Newt Gingrich. Il faut juste que je prenne une décision», a-t-il ajouté.