Au moins 28 personnes, dont huit femmes, ont été tuées dans un attentat dans la nuit de lundi à mardi contre la résidence à Sanaa de deux frères, des dirigeants de la rébellion chiite des Houthis, a annoncé une source médicale.

L'attentat, à la voiture piégée, a été revendiqué par le groupe État islamique (EI) dans un communiqué mis en ligne sur internet.

Selon une source des services de sécurité, l'attentat a visé la résidence des frères Fayçal et Hamid Jayache au moment où de nombreuses personnes étaient réunies pour une cérémonie de deuil à la suite de la mort naturelle d'un proche de la famille.

Les miliciens Houthis ont bouclé le secteur, un quartier du centre de la ville, après l'attentat mais laissé les ambulances évacuer les victimes, ont rapporté des témoins.

Dans son communiqué, l'EI a indiqué que l'attentat avait été dirigé contre «l'un des nids des chiites à Sanaa».

L'organisation sunnite extrémiste considère les chiites comme des mécréants et multiplie les attaques contre les membres de cette confession.

Le dernier de ces attentats a fait 26 morts et 227 blessés. Il a été commis vendredi par un kamikaze saoudien dans une mosquée chiite du Koweït.

Le 20 juin, l'EI avait revendiqué un attentat à la voiture piégée contre une mosquée fréquentée par des chiites à Sanaa qui avait fait deux morts et seize blessés.

Le 16 juin, le même groupe a endossé la responsabilité d'une série d'attentats commis dans Sanaa et qui ont fait 31 morts et de nombreux blessés.

Le groupe extrémiste sunnite actif dans plusieurs pays arabes, surtout en Irak et en Syrie, avait revendiqué en mars une série d'attentats, ses premiers au Yémen, qui avaient touché aussi des mosquées. Bilan: 142 morts, l'un des plus lourds enregistrés dans le pays.

Les Houthis pro-iraniens se sont emparés depuis juillet 2014 de vastes régions du Yémen. Depuis le 26 mars, une coalition arabe commandée par l'Arabie saoudite a lancé une campagne aérienne visant à empêcher ces insurgés de prendre le contrôle de tout le pays, voisin du royaume saoudien.

Missile Scud sur une base saoudienne

Les rebelles Houthis ont d'ailleurs affirmé avoir tiré tôt mardi un missile Scud sur la base militaire saoudienne d'Al-Salil dans la région de Riyad, a rapporté l'agence de presse Saba.

«Le missile a touché sa cible avec précision», a affirmé l'agence contrôlée par les Houthis, citant un porte-parole militaire.

Ce tir n'a pas été confirmé du côté de l'Arabie saoudite qui conduit une coalition engagée depuis le 26 mars dans une campagne de raids aériens contre les rebelles Houthis au Yémen.

«Le tir de missile est la réponse à l'agression de l'Arabie saoudite qui multiplie ses raids aériens criminels contre notre pays», a affirmé le porte-parole yéménite.

«C'est un autre message aux forces de l'oppression», a-t-il poursuivi promettant de «nouvelles surprises dans les jours qui viennent».

Le porte-parole a rappelé un précédent tir de Scud contre une base militaire du sud de l'Arabie saoudite qui a fait, selon lui, de «nombreux morts parmi des commandants saoudiens, américains et israéliens qui s'y trouvaient».

L'Arabie saoudite avait annoncé le 6 juin avoir intercepté un missile Scud tiré par les Houthis sur Khamis Mushait, une ville du sud-ouest du royaume.

Les rebelles Houthis qui ont pris le contrôle de Sanaa en septembre avant d'étendre leur présence à d'autres régions du Yémen sont alliés à une partie de l'armée restée fidèle à l'ancien président Ali Abdallah Saleh.

Leur arrivée à Aden, dans le sud, a poussé le président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté, à s'exiler en Arabie saoudite.