Les États-Unis ont démenti lundi toute coordination avec la Syrie pour frapper le groupe État islamique, sans nier que Damas puisse être «informée» de ces opérations, via l'Irak notamment comme l'affirme le président syrien Bachar al-Assad.

«Avant de mener des frappes en Syrie, nous avons informé directement le régime syrien de notre intention d'agir, via notre ambassadrice aux Nations unies dans ses échanges avec le représentant permanent de la Syrie à l'ONU», a expliqué la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki, répétant ce que Washington avait indiqué lors des premières frappes militaires en Syrie en septembre.

«Nous n'avons pas demandé la permission du régime» syrien, «nous n'avons pas coordonné nos actions avec le gouvernement syrien», a réitéré la porte-parole.

Son homologue au Pentagone, le contre-amiral John Kirby a été encore plus clair: «Nous ne communiquons pas et nous ne nous coordonnons pas avec le régime Assad sur nos opérations militaires. Nous ne le faisons ni directement ni indirectement».

Ils étaient interrogés après que le président Assad eut déclaré à la BBC que la Syrie était tenue «informée» des opérations aériennes que la coalition internationale contre l'EI mène sur son territoire.

«Parfois, ils (la coalition) transmettent un message, un message général», a déclaré M. Assad dont les forces combattent depuis près de quatre ans des rebelles qui veulent sa chute. «Il n'y a pas de dialogue. Il y a, disons, information, mais pas dialogue», selon le président syrien. Il a précisé que ces «informations» passaient par des tiers, notamment l'Irak frontalier où la coalition intervient également contre les djihadistes.

Sur ce point précis, Mme Psaki n'a pas livré de démenti formel: «On ne devrait pas être surpris: l'Irak, comme d'autres pays, a des relations avec ses voisins. L'EI est une menace commune pour tous les pays de la région».

«Nous ne nous coordonnons pas avec Assad ou avec son gouvernement (mais) nous n'allons évidemment pas parler des échanges diplomatiques privés avec le gouvernement d'Irak», a répondu la porte-parole américaine à propos du rôle d'intermédiaire que pourrait jouer Bagdad entre Damas et Washington.

La Syrie a régulièrement critiqué la coalition conduite par les États-Unis qui refuse de se coordonner avec lui contre le groupe EI.

«Assad a perdu toute légitimité et doit s'en aller. Nous le disons depuis août 2011», a martelé Mme Psaki.