De nouveaux engagements en matière de changements climatiques de la part de la Chine et du Japon pourraient contraindre le Canada et d'autres pays à investir plus d'argent et à proposer des mesures concrètes lors du Sommet du G20 à Pittsburgh.

Le premier ministre Stephen Harper s'est joint à d'autres leaders des marchés économiques riches et émergents, jeudi, à la suite d'importantes discussions sur les changements climatiques aux Nations unies, à New York.

Le programme «plafonnement et échange» que cherchait à implanter Barack Obama fait face à des embûches, et les autres chefs d'Etat du G20 voudront voir si le président des Etats-Unis sera en mesure de présenter des engagements en matière de gaz à effet de serre. Il s'agirait là d'une façon d'égaler le geste de bonne volonté venant des deux grandes puissances asiatiques.

«Je crois que le président Obama sera soumis à des pressions pour annoncer un financement sur l'atténuation du changement climatique et l'adaptation dans les pays en voie de développement», a noté Dale Marshall, analyste des politiques en matière de changements climatiques pour la Fondation David Suzuki.

M. Harper a associé les plans du Canada au sujet de la réduction des gaz à effet de serre à ceux de M. Obama, afin d'établir des mesures communes pour l'ensemble de l'Amérique du Nord, mais aucun des deux pays ne possède un programme bien défini. Ottawa a clairement affirmé que toute contribution visant à aider des pays en voie de développement en matière de changements climatiques proviendra de la vente de permis aux entreprises, à l'intérieur d'un système de plafonnement et échange qui n'a cependant pas encore été mis sur pied.

Lors du Sommet du G8 en juillet dernier, le président des Etats-Unis n'avait pas manqué de dire à certains de ses homologues qu'ils devaient se présenter au Sommet de Pittsburgh avec des mesures concrètes, a rappelé M. Marshall.

«Mais il y a quand même de la pression parce que tout le monde sait qu'il s'agit de la pièce manquante pour relancer les pourparlers (sur les changements climatiques)», a précisé M. Marshall.

Dans un communiqué émis plus tôt cette semaine à New York, la Chine a annoncé son intention de réduire la croissance de ses émissions de gaz à effet de serre. Plus tôt en septembre, le nouveau premier ministre du Japon avait promis de diminuer ses émissions de façon substantielle. Cet engagement a été suivi de la promesse de contribuer financièrement aux initiatives de changements climatiques dans les pays en voie de développement.

Mais les leaders du G20 n'ont toujours pas rempli un engagement préalable visant à créer un fonds d'importance en matière de changements climatiques à l'intention des pays pauvres. Selon certaines organisations internationales, ces nations ont besoin d'au moins 150 milliards $ par année pour commencer à couper leurs émissions, mais les pays du G20 sont encore très loin de pouvoir leur octroyer un tel montant.

«Sans soutien financier et technologique, les pays en voie de développement ne seront pas en mesure de respecter leurs propres engagements», a déclaré M. Marshall.

Les leaders du G20 se rencontrent pour la troisième fois en moins d'un an, dans le but principal de résoudre la crise financière mondiale. Au Sommet de Pittsburgh, ils espèrent conclure une entente qui leur permettra d'éliminer graduellement d'importantes mesures de stimulation visant à soutenir la difficile relance de l'économie.