Oscar Pistorius aura 28 ans samedi et le champion paralympique sud-africain passera son premier anniversaire derrière les barreaux depuis sa condamnation à cinq ans de prison pour avoir tué sa petite amie Reeva Steenkamp.

Comme la plupart des détenus sud-africains, le sportif amputé des deux jambes ne devrait pas obtenir de traitement de faveur à la prison centrale de Pretoria où il est enfermé depuis le 21 octobre.

«Je pense que ses privilèges sont pour le moment encore très réduits, car il vient juste de commencer» à purger sa peine, estime Piet du Plessis, avocat basé à Johannesburg qui défend Radovan Krejcir, un célèbre criminel tchèque détenu dans la même prison que Pistorius.

En raison de son handicap, Oscar Pistorius est détenu dans une aile médicalisée de la prison de Kgosi Mampuru. Il échappe de ce fait à la section spéciale de cette centrale aux cellules surpeuplées, tristement célèbres pour leur violence.

Selon les services correctionnels, Pistorius a droit à cinq visites d'une heure par mois et peut recevoir des cartes pour les grandes occasions.

Mais bien qu'il ait une vie relativement facile comparativement aux 160 000 prisonniers du pays, Me du Plessis suppose que le premier anniversaire de l'athlète passé derrière les barreaux ne sera pas des plus heureux.

En détention, Oscar Pistorius est bien loin du luxe, des fêtes, des belles femmes et des voitures rapides qu'il affectionne.

Si tout va bien pour lui, il pourrait être libéré sous contrôle judiciaire au bout de dix mois, dès le mois d'août 2015.

Mais le ministère public a fait appel de sa condamnation, qu'il a qualifiée de «choquante par sa légèreté».

«Ça se passe bien pour lui»

Oscar Pistorius a abattu son amie Reeva Steenkamp au matin du 14 février 2013 de quatre balles de gros calibre tirées à travers la porte des toilettes de sa salle de bains. Il dit l'avoir tuée par erreur, la prenant pour un cambrioleur.

Le ministère public conteste le verdict de la juge Thokozile Masipa, qui n'a reconnu Pistorius coupable que d'homicide involontaire. Il estime que l'accusé, au moment de tirer sur la porte, avait conscience qu'il pouvait donner la mort et aurait donc dû être condamné pour meurtre - voire pour assassinat.

Le porte-parole du ministère public Nathi Mncube assure que le ministère public a des arguments convaincants.

La juge Masipa doit revoir défense et accusation le 9 décembre et c'est à elle de décider si elle donne le feu vert à la remise en question en appel de son propre jugement.

De nombreux experts pensent que le ministère public sera autorisé à faire appel. «Nous avons besoin de clarté», souligne notamment l'avocat criminel Martin Hood.

Si appel il y a, c'est la Cour suprême d'appel de Bloemfontein (centre) qui devra réexaminer l'affaire.

Ses travaux prennent en général plusieurs mois et la défense affirme que Pistorius pourrait être remis en liberté surveillée avant même qu'elle ne rende un verdict définitif.

«Cela ne serait pas juste de faire sortir quelqu'un de prison et ensuite de le réemprisonner parce que le verdict change», avance cependant Me Hood.

En tout état de cause, le sportif ne devrait pas subir de mauvais traitements en prison compte tenu de sa personnalité et de sa célébrité, selon l'avocat.

«Je suis à peu près sûr que ça se passe bien pour lui», sourit-il.