Le père d'une femme qui se présente comme une ancienne maîtresse de Dominique Strauss-Kahn accuse un élu de Sarcelles, l'ancien bastion électoral de DSK en région parisienne, de lui avoir proposé de l'argent contre le silence de la jeune fille.

La justice américaine a décidé mardi l'abandon des poursuites pour crimes sexuels qui avaient été ouvertes contre Dominique Strauss-Kahn, accusé de viol par une femme de chambre new-yorkaise, Nafissatou Diallo.

Mais l'ancien patron du FMI reste poursuivi au civil et sous le coup d'une plainte déposée en France par une romancière qui l'accuse d'avoir tenté de la violer en 2003.

Ancien militant socialiste, inscrit sur la liste de droite aux élections municipales de Sarcelles de 2008, André M'Bissa a affirmé vendredi à l'AFP avoir été contacté par un élu socialiste de la commune qui lui aurait proposé de l'argent «pour faire taire (sa) fille».

La jeune femme, qui s'est exprimée à plusieurs reprises dans la presse, affirme avoir entretenu une liaison avec l'ancien directeur du FMI à l'époque où il était maire de Sarcelles.

Joint samedi par l'AFP, l'élu mis en cause dit n'avoir «strictement rien à (se) reprocher», ajoutant qu'il attend «d'être convoqué par la justice» pour s'exprimer davantage.

La justice française a ouvert une enquête préliminaire, à la suite d'une plainte pour tentative de subornation de témoin déposée mardi par Me Thibault de Montbrial, relais en France du cabinet qui défend Nafissatou Diallo à New York.

M. M'Bissa, âgé de 67 ans, affirme être à l'origine de cette plainte et avoir été auditionné vendredi par la police.

Contactés samedi par l'AFP, ni l'avocat ni les enquêteurs n'ont souhaité faire de commentaire.

«Un élu a demandé à me voir le 9 août», a raconté M. M'Bissa. «Il m'a dit: +Il faut que tu nous donnes le numéro de téléphone de ta fille parce qu'on voudrait qu'elle arrête de parler à la presse+».

Après qu'il eût refusé, l'élu lui aurait demandé: «Qu'est-ce qu'elle veut? Elle veut de l'argent, du travail, ou quoi?»

André M'Bissa explique avoir alors écrit 5 millions d'euros «pour le tester», et signalé qu'il était depuis plusieurs années candidat à un logement à Sarcelles. Selon lui, l'élu n'a pas donné suite.