Les procureurs de Manhattan tentent de déterminer si l'avocat de la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de l'avoir agressée sexuellement a discuté de la possibilité d'un règlement financier de l'affaire et s'il a suggéré que Nafissatou Diallo pourrait se retirer du procès criminel, ont déclaré des personnes au courant du dossier vendredi.

L'avocat de Mme Diallo nie fermement ces allégations.

Le bureau du procureur du district de Manhattan, à New York, essaie de déterminer si les avocats de la femme de chambre et de l'ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI) ont discuté d'un accord financier après que les procureurs eurent soulevé des doutes sur la crédibilité de Nafissatou Diallo, selon des proches du dossier, qui ont requis l'anonymat. L'information a d'abord été rapportée par le Wall Street Journal.

Dans un courriel transmis vendredi, l'avocat de Mme Diallo, Kenneth Thompson, affirme que ces allégations sont «absolument fausses». Le bureau du procureur et l'avocat de Dominique Strauss-Kahn, Benjamin Brafman, ont refusé de commenter.

La prochaine comparution de M. Strauss-Kahn, âgé de 62 ans, est prévue mardi prochain. Les procureurs pourraient alors annoncer leurs intentions quant à la poursuite du procès criminel.

La crédibilité de la femme de chambre a été mise en doute quand les procureurs ont affirmé qu'elle avait menti sur son passé et qu'elle avait fait des déclarations contradictoires sur ce qu'elle a fait immédiatement après l'agression sexuelle alléguée, le 14 mai.

L'ex-directeur du FMI nie les accusations portées contre lui et ses avocats veulent que les procureurs abandonnent les poursuites.

Nafissatou Diallo et son avocat ont publiquement exhorté les procureurs à ne pas abandonner le dossier, assurant que M. Strauss-Kahn l'avait bel et bien agressée dans sa suite de l'hôtel Sofitel de Manhattan.

La femme de chambre a aussi intenté une poursuite civile contre M. Strauss-Kahn plus tôt ce mois-ci, réclamant des dommages et intérêts dont le montant n'a pas été précisé. Pour les avocats de l'accusé, cette poursuite montre que Mme Diallo ne cherche qu'à faire de l'argent avec cette affaire.

Les procureurs veulent savoir si Me Thompson a tenté de conclure un accord financier avec les avocats de M. Strauss-Kahn en juin, avant le dépôt de la poursuite civile, durant une période de deux semaines pendant laquelle Mme Diallo ne parlait pas aux procureurs, selon les personnes au courant du dossier.

La rupture de communication entre la plaignante et les procureurs est survenue après qu'elle eut admis avoir inventé une histoire de viol collectif dans son pays natal, la Guinée, récit qu'elle a raconté dans sa demande d'immigration aux États-Unis et qu'elle a répétée aux procureurs par la suite. Me Thompson a affirmé qu'il avait coupé les contacts avec les procureurs durant cette période parce qu'ils avaient fait pleurer sa cliente.