Des dizaines de milliers de Russes ont manifesté samedi dans plusieurs villes en faveur de Vladimir Poutine, favori de la présidentielle du 4 mars, tentative de contrecarrer une vague de contestation sans précédent contre l'homme fort du pays.

Au moins 50 000 personnes ont participé à des rassemblements dans la Russie européenne, en Sibérie et en Extrême-Orient pour soutenir le premier ministre qui veut revenir au Kremlin pour un troisième mandat après deux précédents effectués en 2000-2008, selon des journalistes de l'AFP et des estimations de la police.

Après avoir organisé un rassemblement monstre pro-Poutine le 4 février, le même jour que la grande marche de l'opposition, les partisans du régime poursuivent sur leur lancée.

À Saint-Pétersbourg, ancienne capitale impériale et ville natale de M. Poutine, quelque 10 000 personnes sont sorties dans la rue en brandissant des pancartes «Oui aux changements, non à la révolution!» ou «Ensemble avec Poutine pour une Russie forte».

«Pour moi, Poutine c'est la stabilité. Je vis mieux ces dernières années, je suis payé à temps. Je commence à être fier de mon pays», a déclaré à l'AFP Anatoli Stepanov, 42 ans.

Pour se réchauffer par -8° Celsius, les manifestants pouvaient acheter du thé et des petits pains farcis vendus à des prix défiant toute concurrence.

«Regardez ceux qui sont contre Poutine, ils ne représentent pas le peuple», a lancé Anna Patroucheva, une retraitée de 58 ans.

L'opposition accuse les organisateurs de rassemblements pro-Poutine d'utiliser les ressources de l'État et même d'offrir de l'argent pour encourager les gens à y participer.

Plusieurs autobus ayant amené les manifestants de la région de Saint-Pétersbourg étaient visibles près de l'endroit du rassemblement.

Des manifestations analogues se sont déroulées dans plusieurs grandes villes russes à l'exception de Moscou.

Plus de 20 000 personnes ont participé à des manifestations en Extrême-Orient russe et en Sibérie, a indiqué la police.

12 000 personnes ont manifesté à Khabarovsk (Extrême-Orient) en scandant «Nous avons quelque chose à protéger».

Quelque 3000 personnes ont participé à un rassemblement  pro-Poutine à Vladivostok, port du Pacifique, 7000 à Irkoutsk (Sibérie) et 3000 ont bravé le froid pour faire de même à Novossibirsk.

Dans la ville d'Ivanovo (300 km à nord-est de Moscou), l'organisateur a été interpellé, le nombre de manifestants pro-Poutine (6000) ayant atteint de double de celui annoncé, selon l'agence Ria Novosti.

Un meeting géant en faveur de Poutine est prévu le 23 février à Moscou sous le mot d'ordre «Nous protégeons le pays!» et les organisateurs espèrent y réunir 200 000 personnes.

Le journal d'opposition Novaïa Gazeta a écrit vendredi que des ouvriers venant d'aussi loin que Krasnoïarsk (à 4000 km de Moscou) seraient mobilisés pour grossir les rangs de cette manifestation.

Une page dans le réseau social Vkontakte a été créée à ce propos promettant aux volontaires venant de la province des transports gratuits, un «programme de divertissement» ainsi que deux repas chauds et des hamburgers à volonté.

Les Russes manifestent de plus en plus avant la présidentielle, chaque camp tentant de dépasser l'autre par l'ampleur des rassemblements.

L'opposition répondra dans la capitale le 26 février en espérant rassembler des dizaines de milliers de manifestants qui formeront une chaîne humaine autour d'un périphérique de Moscou.

Vladimir Poutine est confronté depuis décembre à un mouvement de contestation sans précédent depuis son arrivée à la tête de la Russie en 2000.

Il reste cependant le grand favori du scrutin du 4 mars qu'il a des chances de remporter dès le premier tour, selon l'institut de sondage pro-pouvoir Vtsiom.