Le prince Philip, époux d'Elizabeth II, a quitté samedi l'hôpital après un traitement de cinq jours pour une infection urinaire qui l'a empêché de participer à une partie des célébrations du jubilé de diamant de la reine, et pourra fêter chez lui ses 91 ans dimanche.

Le prince consort, souriant, est sorti d'un pas lent de l'hôpital King Edward VII à Londres. Aux journalistes qui lui demandaient s'il allait mieux, il a rétorqué : «Eh bien, je ne sortirais pas si ce n'était pas le cas».

Portant une veste beige et une cravate rose, il a serré la main à des membres du personnel de cet établissement où il a reçu pendant cinq jours un traitement à base d'antibiotiques pour soigner une infection urinaire.

Après avoir salué les badauds, il a pris place à bord d'un véhicule 4X4, qui est parti escorté par la police.

Le duc d'Edimbourg, tel qu'il est appelé de manière officielle, «continue à bien se rétablir et poursuivra sa convalescence chez lui, en privé», a déclaré un porte-parole du palais de Buckingham.

Le prince consort, qui fête dimanche son 91e anniversaire, devait selon la BBC se rendre au château de Windsor, à l'extérieur de Londres.

Mais sa participation à un programme chargé d'engagements la semaine prochaine est pour le moins incertaine. Le prince devait initialement assister mardi aux côtés de la reine à une garden party dans leur résidence de Sandringham dans le Norfolk (est de l'Angleterre).

La seule journée de mercredi comportait trois déplacements dans la région de Nottingham (centre) et trois engagements étaient également prévus au nord de Londres jeudi, ainsi qu'un dîner au palais de Buckingham vendredi.

Doté d'une légendaire énergie et d'un sens du devoir à toute épreuve, celui qui détient le record de longévité des princes consorts britanniques commence toutefois à montrer quelques signes de faiblesse.

En décembre dernier déjà, il avait causé des frayeurs à la famille royale, quand il avait dû être opéré d'urgence pour une artère coronaire bouchée. Une hospitalisation qui l'avait alors empêché d'assister aux traditionnelles célébrations de Noël de la famille royale.

Mais il a ensuite rapidement repris du service, accompagnant la reine dans son tour du Royaume-Uni organisé à l'occasion de ses soixante ans de règne.

Il a vaillamment participé à ses côtés à la première partie des festivités du week-end prolongé du jubilé, assistant le 2 juin au derby d'Epsom, puis, le lendemain, à la parade nautique sur la Tamise, en passant près de quatre heures sur la barge royale, sous la pluie et dans le froid.

Portant son uniforme de Lord Grand Amiral de la Navy, il était resté debout, stoïque à l'image de la reine, elle-même âgée de 86 ans. Une station prolongée qui a pu contribuer à son infection urinaire, une affection relativement courante chez les personnes âgées.

L'absence du prince a été la seule ombre au tableau des festivités du jubilé de diamant organisées du 2 au 5 juin, qui ont rencontré un immense succès populaire.

Pendant le spectaculaire concert donné devant le palais de Buckingham lundi soir, le prince Charles avait rendu hommage à son père. «Si nous crions assez fort, il pourra peut-être nous entendre et aller mieux», avait-il dit, avant que la foule de 250.000 spectateurs ne scande : «Philip, Philip!».

Connu pour son caractère rugueux et sa propension aux gaffes, le prince Philip est aussi un soutien sans faille pour Elizabeth II -elle l'appelle son «roc»- et assume son rôle de second avec une constance qui en a fait un pilier de la royauté.