Le chef de la diplomatie afghane, Zalmaï Rasoul, a conseillé lundi à ses collègues de se limiter aux discussions de travail et d'éviter les confidences avec les diplomates étrangers après les fuites de Wikileaks, particulièrement critiques envers le président Hamid Karzaï.

La diffusion de ces câbles diplomatiques américains a altéré la confiance entre responsables internationaux, et pas seulement en Afghanistan, a souligné M. Rasoul lors d'une conférence de presse à Kaboul.

«L'affaire Wikileaks a porté atteinte aux relations diplomatiques dans le monde entier», a-t-il estimé.

«C'est une question particulièrement cruciale pour nous, Afghans, qui devons nous montrer extraordinairement prudents dans nos contacts (futurs) avec les étrangers et ambassades. Nous devons faire attention et nous limiter aux discussions de travail», a-t-il souligné.

Le ministre a toutefois estimé, à l'instar des autres responsables afghans qui se sont exprimés sur le sujet ces derniers jours, que cette affaire n'affecterait pas les relations entre Kaboul et ses alliés occidentaux, à commencer par le principal, les États-Unis.

M. Karzaï a estimé samedi que ces documents n'étaient pas crédibles et ne faisaient que perpétuer la tradition des critiques occidentales contre lui.

Certains de ces télégrammes sont extrêmement critiques pour le chef de l'État afghan, décrit comme «faible», peu compétent, paranoïaque et partie prenante d'un régime largement corrompu.

M. Karzaï a été porté au pouvoir à la fin 2001 par les États-Unis, moteur de l'intervention militaire internationale qui a chassé les talibans du pouvoir.