La trace du nouvel ennemi des États-Unis a été retrouvée. Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, se trouve chez des amis dans le sud-est de l'Angleterre, selon la presse britannique. Son arrestation serait imminente.

Interpol le recherche pour une affaire de viol et d'agression sexuelle en Suède qui remonte à août 2009. Julian Assange, qui n'a pas été vu depuis le 4 novembre, se dit victime d'une campagne de diffamation.

Il a perdu sa dernière bataille hier face à la justice suédoise.

La Cour suprême de Suède a rejeté son appel contre le mandat d'arrêt qui pèse sur lui.

D'autres pays s'apprêtent à se lancer aux trousses de l'Australien de 39 ans. Des sénateurs américains ont conçu hier un projet de loi qui faciliterait des poursuites judiciaires contre lui.

En comparaison, la Grande-Bretagne s'est montrée circonspecte. Peu ciblé par les fuites diplomatiques, Downing Street a condamné les révélations de WikiLeaks sans toutefois proférer de menaces comme ce fut le cas à Washington.

Julian Assange a visité plusieurs fois Londres, où il a rencontré des journalistes au cours de l'année.

Il avait insinué qu'il demanderait l'asile politique à la Suisse au début du mois de novembre. C'est pourtant en Angleterre qu'il s'est réfugié avant que n'éclate la tempête.

«Je pense qu'il connaît les bonnes personnes ici, dit Andrew Scott, professeur de droit à la London School of Economics. Beaucoup de gens impliqués dans WikiLeaks sont établis au pays.»

Or, il n'était pas clair hier soir si les autorités britanniques savaient où il se trouvait. Selon son avocat anglais, Mark Stephens, Scotland Yard détient ses coordonnées depuis son arrivée à Londres en octobre.

Une affirmation que certaines sources policières ont confirmé, et que d'autres ont nié.

Ces contradictions semblent être à l'image de l'homme, qui est toujours en déplacement et qui change de téléphones cellulaires comme d'autres, de chemises.

«Sa capture est inévitable»

La Suède a lancé un second mandat d'arrêt hier. Sa capture est inévitable, croit Bill Bowring, expert en droit international. «La Suède et la Grande-Bretagne adhèrent à la même convention européenne d'extradition», explique le professeur de l'université de Londres à La Presse.

L'avocat de Julian Assange a rappelé cette semaine que son client n'avait pas été formellement accusé et qu'il était recherché comme témoin seulement.

«Il y a eu tant d'irrégularités dans cette affaire qu'il y a peu de chance qu'on me remette un mandat d'arrêt valable», a expliqué Mark Stephens hier, un des meilleurs avocats du pays en la matière.

L'équipe légale de l'ancien pirate informatique est déterminée à bloquer son extradition.

Il n'empêche que Julian Assange a de plus en plus l'air d'un homme traqué. Même s'il se dit persécuté, il est mal placé pour demander l'asile politique à l'Angleterre. «La Suède, ce n'est pas la Somalie», explique Bill Bowring.