Une centaine de manifestants ont pris samedi, pour la première fois publiquement, la défense du policier qui a tué un jeune Noir il y a près de quinze jours à Ferguson, une banlieue de St. Louis dans le Missouri.

«Présomption d'innocence», «Nous aimons les flics», ont scandé ces manifestants qui brandissaient des pancartes le long de la route dans un quartier sud de St. Louis.

«Je suis Darren Wilson», a clamé dans une déclaration l'une des créatrices d'un groupe de soutien sur Facebook à Darren Wilson, ce policier de 28 ans qui a tué le 9 août Michael Brown, un Noir de 18 ans, qui sortait d'une boutique de spiritueux avec une boîte de cigares volée.

«Nous ne nous cacherons plus, nous ne vivrons plus dans la peur», a-t-elle poursuivi affirmant avoir reçu des menaces de mort et dénonçant «le parti pris des médias» à l'encontre du policier, placé en congé forcé depuis les faits.

«Il n'y a aucune chance qu'il y ait un procès équitable car Darren Wilson a déjà été jugé par les médias et par des gens qui se sont laissés guider par leurs émotions», a expliqué à l'AFP une femme de ménage prénommée Laura.

Le groupe «Support Darren Wilson» affirmait samedi avoir recueilli plus de 200 000 dollars via des dons et la vente de tee-shirt portant le nom du policier et estampillés dans le dos «J'te couvre» («I've got your 6»).

À Ferguson, secouée ces derniers jours par de violentes émeutes, la nuit de vendredi à samedi a été calme. De petits groupes d'une vingtaine de manifestants se sont relayés sur l'avenue où Darren Wilson a été abattu et la police n'a procédé à aucune arrestation, ni fait usage de gaz lacrymogène.

«L'absence de conflits cette nuit apporte la preuve que de bonnes choses sont en train de se produire à Ferguson», a déclaré Ron Johnson, capitaine de police désigné comme responsable du maintien de l'ordre, lors d'une conférence de presse samedi matin.

La petite ville avait connu un début d'accalmie dans la nuit de mercredi à jeudi, après la venue du ministre de la Justice Eric Holder, qui a arpenté les rues et rencontré les habitants pour y panser les plaies d'un décès qui a ravivé le spectre du racisme.

Seules cinq personnes avaient été arrêtées jeudi soir, contre six mercredi et 47 mardi.

La garde nationale qui avait été mobilisée lundi pour restaurer le calme était samedi matin à 20 % partie, a précisé M. Johnson.

À New York, des milliers de personnes ont manifesté en mémoire de Michael Brown et d'Eric Garner, un père de famille noir mort le 17 juillet après avoir été brutalisé par la police.