Les partisans de Nicolas Sarkozy qui ont participé au rassemblement tenu hier en banlieue de Paris font peu de cas des sondages qui donnent leur champion largement battu au second tour de l'élection présidentielle par le candidat socialiste François Hollande.

«En 2002, les sondeurs n'avaient pas prédit la défaite au premier tour de Lionel Jospin devant Jean-Marie Le Pen. Comment peut-on leur faire confiance aujourd'hui? Tout ce qu'ils avancent, c'est pour faire monter la mayonnaise», relate Patrick Appert en évoquant l'éviction de l'ancien candidat socialiste par le chef du Front national.

Ce chimiste retraité pense que le président sortant a le bilan qu'il faut pour remporter une nouvelle victoire le soir du 6 mai prochain.

Le militant de 61 ans se félicite notamment du fait que le président ait pu mener des centaines de réformes à terme tout en préservant la France de la crise économique. «Par rapport à des pays comme la Grèce, l'Espagne ou l'Italie, on s'en tire pas trop mal. Il y a de la croissance», déclare M. Appert, qui reproche aux journalistes de noircir indûment le tableau relativement à la situation de son favori.

«Il y a des médias qui ne publient que des mensonges à son égard», déplore le sexagénaire, qui assimile François Hollande à un vendeur de «camelote».

Damiana Dimitrova, qui agitait hier un drapeau de la France dans la foule de partisans réunis à Villepinte, croit aussi que Nicolas Sarkozy va faire mentir les sondages.

Les valeurs d'abord

«Il a permis au pays de ne pas déraper dans une période difficile [...] Il a beaucoup été critiqué à cause de la crise, mais c'était un phénomène mondial. On a voulu lui faire porter seul le chapeau», relate Mme Dimitrova, qui accueillerait avec inquiétude une victoire socialiste à l'élection.

«Avec François Hollande, on ne saurait pas où on va. S'il gagne, ce sera l'anarchie», prévient-elle.

Nethanel, étudiant de 21 ans présent au rassemblement, affirme être séduit par le fait que Nicolas Sarkozy parle «de valeurs, de travail» et ne se laisse pas détourner de ses projets par les critiques. «Quand on veut être président, on doit savoir ce qu'on veut», indique le jeune homme, qui ne s'irrite pas des sorties controversées du chef d'État sur la place de la viande halal en France.

Nicolas Sarkozy ne peut laisser le Front national de Marine Le Pen «s'approprier» cette question même si elle est complètement secondaire, juge-t-il.

«S'il intervient, on le lui reproche. Et s'il n'intervient pas, on le lui reproche aussi. C'est pervers», conclut l'étudiant.