Les intentions de vote pour Nicolas Sarkozy ont reculé de trois points en deux semaines, à 23 %, nettement derrière François Hollande, qui malgré un tassement (-1,5) reste largement en tête à 30,5 %, selon un sondage LH2-Yahoo! publié dimanche.

Au second tour, François Hollande est crédité de 58 % des intentions de vote, en hausse de trois points par rapport au précédent sondage LH2-Yahoo ! du 19 février contre 42 % à Nicolas Sarkozy (-3).

Au premier tour, Marine Le Pen gagne un point à 15 %, à égalité avec François Bayrou qui progresse de deux points, et devant Jean-Luc Mélenchon à 8,5 % (+0,5 point) et Eva Joly à 4,5 %, en hausse de 1,5 point. Sont à 1 % Dominique de Villepin (-0,5), Nathalie Arthaud (stable) et Philippe Poutou (+1), tandis que Nicolas Dupont-Aignan est à 0,5 % et Corinne Lepage à 0 %.

72 % des personnes ayant l'intention de voter pour M. Hollande se déclarent sûres de leur choix. Cette fermeté du choix est de 76 % pour Nicolas Sarkozy, de 74 % pour Marine Le Pen mais de seulement 51 % pour François Bayrou et 60 % pour Jean-Luc Mélenchon.

Sondage réalisé par téléphone les 2 et 3 mars auprès d'un échantillon représentatif de 971 personnes âgées de 18 ans et plus et inscrites sur les listes électorales (méthode des quotas).

Les socialistes français fustigent un «boycott» de Hollande par Merkel

Le Parti socialiste français a vivement réagi samedi soir à une information de presse selon laquelle la chancelière Angela Merkel et d'autres dirigeants européens se sont entendus pour refuser de recevoir François Hollande, candidat socialiste à la présidentielle.

«Angela Merkel en fait trop !», a déclaré dans un communiqué l'un des secrétaires nationaux du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.

Il commentait une information du magazine allemand Der Spiegel à paraître lundi selon laquelle Mme Merkel et ses homologues italien, Mario Monti, espagnol, Mariano Rajoy, et britannique, David Cameron, se sont entendus pour refuser de recevoir M. Hollande.

«Ce boycott est à la fois peu amical, peu acceptable et peu rentable sur le plan électoral. Car l'hostilité de la chancellerie a peu de chance de trouver un écho positif chez nos compatriotes. Elle prend d'ailleurs un risque inconsidéré», écrit le responsable socialiste.

Et M. Cambadélis s'interroge: «Alors pourquoi cette campagne de Angela Merkel, qui au passage n'a pas eu la même humeur pour monsieur (Viktor) Orban?», le premier ministre hongrois critiqué par l'Union européenne pour des lois controversées.

«Aurait-elle peur que l'élection de François Hollande perturbe son obsession austéritaire ?», poursuit M. Cambadélis.

«En tous cas, Madame Merkel en fait trop en voulant dresser un mur contre le leader de la gauche française, car il sera demain peut-être le Président de la France», conclut-il.

D'après Der Spiegel, les dirigeants conservateurs européens sont «scandalisés» par l'intention déclarée du candidat socialiste de renégocier s'il est élu le pacte fiscal, une pièce centrale du sauvetage de la zone euro.

Le 6 février, Mme Merkel a apporté son soutien au président français Nicolas Sarkozy, candidat à sa réélection.

M. Hollande a demandé à être reçu par Mme Merkel, qui a refusé de dire si elle recevrait à Berlin le rival socialiste de M. Sarkozy.

L'élection présidentielle française se tient le 22 avril et le 6 mai.