La candidate malheureuse à l'élection présidentielle en Haïti Mirlande Manigat a confié jeudi à l'AFP ne pas contester la victoire au second tour de son rival Michel Martelly, que les résultats provisoires donnent gagnant avec plus de 67% des suffrages.

«Non, je ne conteste pas l'élection, mais on proteste», a dit Mme Manigat.

M. Martelly a recueilli 67,57% des voix aux dépens de Mme Manigat (31,74%).

Les autorités haïtiennes avaient accordé aux perdants 72 heures, qui expiraient ce jeudi, pour contester ces résultats, mais aucune contestation n'a été déposée avant l'échéance, avait indiqué plus tôt un responsable du Conseil électoral haïtien (CEP).

Les résultats définitifs des élections présidentielle et législatives devraient être proclamés le 16 avril et le président élu prendra ses fonctions le 14 mai.

«Mirlande Manigat ne se présentera pas devant le Bureau du contentieux électoral; elle choisit plutôt de dénoncer à la nation les turpitudes et les vilénies des conseillers électoraux (...)», lit-on dans un document produit par les avocats de l'ancienne Première dame.

Mme Manigat dénonce «l'intoxication d'une certaine communauté nationale et internationale prédisant un éventuel bain de sang selon les résultats».

«Ceci offre une prime à la violence, monnaie d'échange dont on veut faire une constante dans la politique haïtienne», poursuit la candidate dans la note, qui regrette la passivité de l'Organisation des Etats américains (OEA) qui avait dépêché une mission d'observation électorale dans le pays.

«J'espère, mais sans trop d'illusion, que chacun assumera ses responsabilités devant l'Histoire, tout en souhaitant le meilleur pour Haïti», conclut Mirlande Manigat.