À moins d'une semaine des élections américaines de mi-mandat, Barack Obama a participé mercredi soir à l'émission satirique The Daily Show, tentative de la dernière heure pour séduire les jeunes électeurs dont les voix seront cruciales pour le parti du président le 2 novembre.

Alors que le parti du président se prépare à une défaite face à des républicains qui pourraient reprendre la majorité à la Chambre des représentants, M. Obama devient ainsi le premier président en exercice à participer à l'émission de l'animateur populaire Jon Stewart, dont le ton décapant attire en particulier les jeunes démocrates.

Le président américain a reconnu dans cette émission que le «changement» qu'il avait promis en 2008 prendrait du temps. «Cette notion que nous pouvions rapidement transformer (la façon de gouverner à) Washington... c'est en cours, ça ne va pas se produire du jour au lendemain», a-t-il dit.

«Lorsque nous avons promis pendant la campagne (de 2008) «le changement auquel vous pouvez croire», ce n'était pas le changement auquel vous pouvez croire en 18 mois», a encore plaidé M. Obama.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, avait défendu mercredi la participation de M. Obama à cette émission. «Je pense que les jeunes électeurs regardent cette émission, et que c'est un bon plateau où se montrer pour pouvoir les atteindre», avait-il dit à la presse. «Le président n'a jamais hésité à se montrer dans des endroits où les gens peuvent percevoir son message».

Les derniers sondages laissent entrevoir un coin de ciel bleu pour les démocrates, notamment en Californie où les millions de dollars déversés par les républicains n'ont pas affecté la cote des candidats de gauche.

La sénatrice démocrate sortante Barbara Boxer devance ainsi par 52 points contre 43 l'ancienne dirigeante de Hewlett-Packard Carly Fiorina, selon un sondage de l'Université de Suffolk.

Jerry Brown, candidat démocrate à la succession du gouverneur Arnold Schwarzenegger mène par 50 points contre 42 sa rivale républicaine Meg Whitman, ex-patronne d'eBay, selon le sondage.

D'autres sondages montrent des progrès pour les démocrates en Virginie-Occidentale, en Pennsylvanie et dans le Nevada, où les candidats démocrates au Sénat pourraient aider le parti du président à conserver la majorité.

Côté chambre, les républicains devraient facilement obtenir les 39 sièges supplémentaires qui leur manquent pour ravir la majorité aux démocrates, selon le politologue Charlie Cook, qui a prédit sur la chaîne MSNBC que les républicains reprendraient entre 48 et 60 sièges.

Ce serait «une grosse erreur de nous considérer comme vaincus», a affirmé Bill Clinton sur la chaîne ABC. «Je n'ai jamais vu autant d'élections aussi serrées», a dit l'ancien président à Chicago où il est allé prêter main forte au démocrate Alexi Giannoulias candidat au siège de sénateur qu'occupait jadis Barack Obama.

Les 435 sièges de la Chambre des représentants, 37 des 100 sièges de sénateurs (deux par État), et 37 postes de gouverneur sont en lice le 2 novembre. Ces élections surviennent à mi-chemin entre la victoire de Barack Obama à la présidentielle en novembre 2008 et la prochaine élection de 2012.

Historiquement, les premières élections de mi-mandat d'un président nouvellement élu se traduisent par des pertes pour son parti au Congrès et dans les États.

Le contrôle de la Chambre des représentants donnerait aux républicains un ascendant sur le programme législatif au Congrès et leur offrirait un pouvoir d'enquête sur l'administration Obama.