Le pape François a demandé vendredi d'agir «avec détermination» contre les sévices sexuels commis par des membres du clergé, en recevant le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en charge de ces affaires.        

«Le Saint-Père a demandé en particulier que la Congrégation, poursuivant la ligne établie par Benoît XVI, agisse avec détermination en ce qui concerne les cas d'abus sexuels», indique un communiqué du Vatican. C'est la première fois que le pape argentin s'exprime publiquement et directement sur ces abus commis pendant des décennies contre des dizaines de milliers d'enfants.

Il a demandé «la promotion de mesures de protection des mineurs et l'aide à ceux qui dans le passé ont dû subir de telles violences».

Dans la lignée de son prédécesseur, le pape a réclamé la poursuite «des procédures à l'encontre des coupables et l'engagement des conférences épiscopales pour formuler et mettre en oeuvre les directives nécessaires dans ce domaine».

Il a également assuré que «dans son attention et dans ses prières pour ceux qui souffrent, les victimes des abus (sexuels, NDLR) sont présentes d'une manière particulière».

Le scandale des prêtres qui avaient abusé d'enfants et d'adolescents a d'abord éclaté aux États-Unis au début des années 2000.

Puis il a touché les Églises de plusieurs pays d'Europe, en particulier l'Irlande où des dizaines de milliers de cas d'abus ont été répertoriés.

La plupart des cas remontaient aux décennies passées. Mais le crime de ces prêtres était souvent doublé d'un autre délit: l'omerta dont ils étaient entourés, certains de ces prêtres étant mutés ou protégés par des prélats.

L'Église d'Amérique latine a connu aussi sa série de scandales, le plus célèbre étant celui des abus dont s'était rendu coupable le fondateur mexicain du mouvement conservateur des Légionnaires du Christ, Marcial Maciel.

Le prédécesseur de François, le pape Benoît XVI avait demandé pardon au nom de l'Église aux victimes et prôné la tolérance zéro.

En mai 2011, la Congrégation pour la doctrine de la foi avait donné un an aux Conférences épiscopales du monde entier pour établir des lignes directrices en matière de lutte contre la pédophilie, leur demandant de collaborer avec la justice civile.

Le « procureur » du Vatican dans la lutte contre les affaires de pédophilie, Mgr Charles Scicluna, avait indiqué récemment qu'«à la mi-septembre» de l'année dernière, «75 % des Conférences épiscopales avaient envoyé une réponse».