Quelque 80 victimes présumées d'abus sexuels commis par des prêtres ou religieux en Belgique ont lancé une action judiciaire au civil visant le Saint-Siège et les plus hauts responsables de l'Église catholique de leur pays, ont annoncé mercredi leurs avocats.

Ce «groupe de victimes d'abus sexuels commis au sein de l'Église assigne le Saint-Siège, les évêques belges et les supérieurs religieux à comparaître devant le tribunal de première instance de Gand (ouest)», a expliqué lors d'une conférence de presse l'un de ces avocats, Walter Van Steenbrugge.

Le Saint-Siège est «l'administration centrale de l'Église catholique romaine» et «l'incarnation de la papauté», a expliqué Me Van Steenbrugge.

Le pape «nomme les évêques et a autorité sur eux, ce qui le rend responsable de leurs erreurs. Il peut en outre être tenu responsable pour ses propres erreurs: il a négligé d'intervenir personnellement et de donner des instructions, ce qui a permis aux abus de se poursuivre et au préjudice de s'aggraver», a-t-il poursuivi.

Les plaignants ont donné instruction à un huissier de justice de faire parvenir les assignations. Celle concernant le Saint-Siège est toujours en cours de traduction en italien, a précisé Me Van Steenbrugge.

Le tribunal de Gand devrait fixer en septembre un calendrier d'audiences, a-t-il ajouté, en expliquant que l'ensemble de la procédure pourrait prendre des années.

Après les États-Unis, l'Irlande ou encore l'Allemagne, l'Église catholique belge a été éclaboussée par des scandales de pédophilie.

Les plaintes se sont accumulées contre l'Église après les aveux de l'évêque de Bruges, Roger Vangheluwe, qui a démissionné après avoir reconnu des actes pédophiles.