Les États-Unis redoutent de plus en plus que le «chaos» syrien permette au Hezbollah de mettre la main sur des armes du régime de Damas, a affirmé vendredi le secrétaire à la Défense Leon Panetta dans un entretien à l'AFP.

«Le chaos en Syrie a créé un environnement dans lequel la possibilité que ces armes traversent la frontière et tombent entre les mains du Hezbollah est devenue une inquiétude plus forte», a déclaré M. Panetta, deux jours après un raid israélien en Syrie qui a touché un complexe militaire près de Damas.

Israël a mené mercredi un raid aérien en Syrie qui a touché des missiles et un complexe militaire près de Damas, a rapporté vendredi à l'AFP un responsable américain sous le couvert de l'anonymat. Les avions militaires israéliens n'ont visé qu'un seul lieu, a-t-il précisé, alors que certains médias en avaient évoqué deux.

Les Israéliens craignent que ces armes ne soient transférées au Hezbollah chiite libanais, proche de Damas et de Téhéran.

Interrogé sur ce raid, M. Panetta, qui doit quitter ses fonctions à la tête du Pentagone dans les jours qui viennent, a affirmé qu'il ne pouvait révéler le contenu de ses discussions avec les Israéliens, mais il a laissé entendre que Washington soutenait cette opération.

«Sans aborder les échanges que nous avons de manière régulière avec Israël ou les détails de cette opération (...), nous avons exprimé la préoccupation que nous avons de faire tout ce que nous pouvons pour nous assurer que des armes telles que les missiles SA-17, ou des armes chimiques, ne tombent pas entre les mains de terroristes», a-t-il expliqué.

Interrogé sur le soutien des États-Unis au raid israélien, il a répondu: «Les États-Unis soutiennent toutes les décisions qui sont prises pour s'assurer que ces armes ne tombent pas entre les mains des terroristes».

Les autorités syriennes ont indiqué jeudi avoir protesté auprès de l'ONU contre le raid israélien, en disant se réserver le droit de riposter, une information que l'ONU n'a pas confirmée.

M. Panetta a par ailleurs précisé que les États-Unis travaillaient en étroite collaboration avec la Jordanie, la Turquie et Israël pour s'assurer que les armes chimiques syriennes ne tombent pas entre n'importe quelles mains, en particulier en cas de chute du régime du président syrien Bachar al-Assad.