Le ministre égyptien de la Justice Ahmed Mekki a présenté sa démission dimanche, avant un remaniement ministériel attendu dans les prochains jours au cours duquel il devait être remplacé.                                

M. Mekki «a présenté sa démission dimanche matin. Il reste en fonction jusqu'à la nomination d'un nouveau ministre dans le cadre du remaniement ministériel attendu», a déclaré le porte-parole du gouvernement Alaa al-Hadidi, cité par l'agence officielle Mena, confirmant une information des médias d'État.

Le président Mohamed Morsi a affirmé samedi qu'il allait «bientôt» procéder à un remaniement. Un conseiller du président a indiqué à l'AFP que huit portefeuilles seraient concernés, y compris des ministères «importants», et les médias avaient rapporté que M. Mekki en ferait partie.

L'opposition réclame depuis des mois un gouvernement d'union nationale et conditionne sa participation aux législatives, qui pourraient avoir lieu à l'automne, au limogeage du premier ministre Hicham Qandil.

M. Mekki, un magistrat dissident et respecté sous le régime déchu de Hosni Moubarak, est aujourd'hui critiqué par l'opposition comme par les partisans de M. Morsi.

«Depuis que j'ai pris mes fonctions, certains de vos opposants insistent pour que je démissionne, en cohérence avec mes positions passées», a écrit M. Mekki dans sa lettre de démission adressée à M. Morsi et publiée par l'agence Mena.

«Sous le slogan ''purification de la justice'', et avec l'adoption d'une nouvelle loi pour le pouvoir judiciaire, vos partisans ont unanimement demandé à ce que je sois limogé pour réaliser leurs objectifs et atteindre un consensus», a-t-il ajouté.

M. Mekki avait menacé de démissionner après l'adoption en novembre d'un décret dans lequel le président s'accordait des pouvoirs exceptionnels.

Le gouvernement de M. Qandil est critiqué pour son incapacité face à la grave crise économique. L'Égypte est depuis la révolte de début 2011 confrontée à une montée du chômage, à une baisse des revenus du tourisme et à un effondrement des investissements étrangers en raison de l'instabilité.

Le Qatar a récemment annoncé qu'il allait acheter en Égypte des obligations pour 3 milliards de dollars, qui vont s'ajouter à une assistance financière de 5 milliards de dollars au pays.

Le Caire et le Fonds monétaire international (FMI) sont par ailleurs engagés dans des discussions difficiles autour d'un prêt de 4,8 milliards de dollars assorti d'un programme de réformes économiques.