Le premier ministre libyen Ali Zeidan a appelé à l'apaisement jeudi, peu après sa libération au terme de plusieurs heures de détention par un groupe d'ex-rebelles.

«J'espère que ce problème (son enlèvement, ndlr) sera réglé avec raison et sagesse», en évitant «l'escalade», a déclaré M. Zeidan dans une allocution retransmise à la télévision, au sortir d'une réunion avec son gouvernement et des membres de l'Assemblée nationale libyenne.

Le premier ministre s'adressant aux expatriés vivant en Libye, a également tenu à «rassurer les étrangers», qui «ne sont pas visés» selon lui.

Jeudi matin, un groupe d'hommes armés avait enlevé M. Zeidan à l'hôtel Corinthia où il réside. La Cellule des opérations des révolutionnaires de Libye, dépendant officieusement des ministères de l'Intérieur et de la Défense, a revendiqué cet enlèvement, affirmant avoir «arrêté» le premier ministre «sur ordre du parquet général».

Le gouvernement libyen s'est empressé de dénoncer cette attaque, qu'il a qualifiée d'«acte criminel».

«Le gouvernement ne cèdera pas au chantage de quiconque», a déclaré le vice-premier ministre al-Seddik Abdelkarim qui lisait un communiqué, peu avant l'annonce de la libération de M. Zeidan.

Le Premier ministre accuse «un groupe politique» de son enlèvement

Le premier ministre libyen Ali Zeidan a accusé «un groupe politique», sans le nommer, d'avoir organisé son enlèvement.

«C'est un parti politique qui veut destituer le gouvernement par tous les moyens», a déclaré le premier ministre.

«Pour avoir parlé avec ceux qui m'ont pris en otage, j'ai compris les raisons qui se trouvaient derrière mon enlèvement. Ils veulent destituer le gouvernement par la force, par la démocratie, par les voies non démocratiques ou par n'importe quel moyen», a-t-il poursuivi.

«Dans les jours qui viennent, je donnerai plus d'informations sur  ce parti politique qui a organisé mon enlèvement», a promis le chef du gouvernement libyen.

Selon M. Zeidan, il s'agit «d'un parti qui, dès le début, avait pour seul but de destituer le gouvernement par tous les moyens».

Il a expliqué que les personnes qui l'ont pris en otage ont discuté avec lui de la question de la capture d'Abou Anas al-Libi, un chef présumé d'Al-Qaïda, le week-end dernier par un commando américain à Tripoli.

Le premier ministre a insisté sur le fait qu'il ne savait rien à l'avance de cette opération américaine, mais que s'il l'avait sue, il en aurait informé Abou Anas.

«Pensez-vous qu'un citoyen ou un musulman ou n'importe quelle personne puisse apprendre qu'on va faire du mal à une autre personne et l'accepte? Si je l'avais su, je l'aurais l'informé à l'avance. Je ne le connais pas, mais quand même, je l'aurais informé», a-t-il affirmé.