Le président du Conseil national de transition (CNT) en Libye, Moustapha Abdeljalil, a demandé vendredi à Varsovie le déblocage des actifs libyens à l'étranger, gelés par la communauté internationale au titre des sanctions contre le régime de Mouammar Kadhafi.

«Tout ce que demande le peuple libyen à la communauté internationale est d'essayer d'accélérer le processus de déblocage de nos actifs pour que nous puissions verser les salaires et revenir à la normale», a-t-il dit devant les participants à une conférence de l'Union européenne sur les droits de l'homme.

«Tout le monde a conscience que l'argent de Kadhafi, entre 140 et 160 milliards de dollars, est gelé conformément à des décisions internationales (...) et qu'en retrouvant cet argent, nous pouvons aider les Libyens à se relever», a ajouté M. Abdeljalil, soulignant que jusqu'alors, seule une partie infime des sommes gelées avait été débloquée.

«Il y a la bureaucratie. Il y a aussi la crise financière dans le monde et il peut être intéressant pour les pays de garder cet argent pendant quelque temps», a-t-il commenté.

La Libye de l'après-Kadhafi a besoin d'argent pour reconstruire le pays et aider les familles d'environ 25 000 insurgés tués dans les combats.

«Le nombre des martyrs est de 24 000 à 25 000, et parmi eux de 5000 à 6000 qui étaient mariés et qui laissent des veuves et des enfants. Et il y a également 35 000 blessés», a-t-il précisé.

Concernant les déclarations du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Luis Moreno Ocampo, selon lequel la mort de l'ancien dirigeant libyen pourrait être qualifiée de crime de guerre, le président du CNT a assuré que les autorités libyennes étaient «prêtes à partager les découvertes» d'une enquête en cours à ce sujet.

Évoquant la situation en Syrie où, selon les Nations unies, 5000 personnes ont été tuées au cours de la répression menée depuis dix mois par le gouvernement, il a appelé le président Bachar al-Assad à démissionner.

«La solution de la crise en Syrie devrait être complètement pacifique, avec la démission du président et le choix par le peuple syrien de son propre destin», a-t-il dit.