Saïf al-Islam, fils du colonel Mouammar Kadhafi, a mis en garde l'Europe, assurant que sans son aide, la Libye risquait de devenir «une Somalie de la Méditerranée», dans un entretien diffusé dimanche soir par la chaîne de télévision France 2.

«Si les Européens ne nous viennent pas en aide, la Libye pourrait bien devenir une Somalie de la Méditerranée», a déclaré Saïf al-Islam, s'exprimant en anglais devant les journalistes français.

«Il y aura des pirates au large de la Sicile, de la Crète, ou de Lampedusa. Il y aura aussi de millions de migrants, la terreur sera à votre porte», a ajouté le fils du colonel Kadhafi, dont le régime est menacé depuis près de trois semaines par une insurrection.

«Nous continuons à considérer le président Sarkozy comme notre ami et comme un ami de la Libye. Nous l'avons reçu, ici, à plusieurs reprises. Il a reçu mon père à Paris», a également rappelé Saïf al-Islam.

Fin 2007, le président français Nicolas Sarkozy avait reçu en grande pompe à Paris le dirigeant libyen avec l'espoir de renouer des liens après des années de tension et de décrocher des contrats pour l'industrie française.

«Depuis trois semaines, il y a eu beaucoup d'incompréhensions, de rumeurs, de reportages mensongers», a dit le fils du Guide libyen. «Cela a influencé tout le monde, y compris votre président, et je ne peux lui en faire le reproche», a-t-il ajouté.

Le fils du colonel Kadhafi a également distingué le cas de la Libye de ceux de la Tunisie et de l'Égypte: «C'étaient de vraies révolutions», avec «des millions de personnes dans la rue» manifestant «pendant des jours et des jours de façon pacifique et sans arme», a-t-il dit.

En Libye, «ce sont désormais de véritables milices armées», a-t-il poursuivi, promettant que «tous les Libyens se battront jusqu'à la mort pour leur pays».

Le fils de Kadhafi a également critiqué implicitement le changement d'attitude de la communauté internationale vis-à-vis de son père.

«Quand votre régime est solide, tout le monde vous fait des courbettes. Mais quand il s'effondre, tout le monde vous dit "Bye bye. See you"» («Au revoir. À la prochaine», en anglais), a ironisé Saïf al-Islam. «Mais on n'est pas encore partis», a-t-il ajouté.