Le président américain Donald Trump a jugé vendredi que l'attitude de la Russie et de l'Iran en Syrie était «une honte» évoquant les bombardements intensifs du régime syrien sur le fief rebelle de la Ghouta orientale qui ont fait des centaines de morts.

«Ce que la Russie, l'Iran et la Syrie ont fait récemment est une honte humanitaire», a déclaré M. Trump lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche. «Ce que ces trois pays ont fait à ces gens (...) est une honte», a-t-il ajouté.

Depuis dimanche, 468 civils, dont 108 enfants, selon une ONG, ont été tués par de violents raids aériens et des tirs d'artillerie incessants menés par l'armée du président syrien Bachar al-Assad contre le fief rebelle de la Ghouta orientale, aux portes de Damas.

Les négociations se poursuivent au Conseil de sécurité de l'ONU pour éviter un veto de la Russie, allié indéfectible du régime syrien, à un projet de résolution qui permettrait un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie afin de distribuer de l'aide humanitaire et permettre des évacuations médicales dans la Ghouta orientale.

Les États-Unis sont eux-mêmes impliqués militairement en Syrie, où ils se sont alliés aux Forces démocratiques syriennes, une milice arabo-kurde qui contrôle l'est du pays, pour en déloger les djihadistes du groupe État islamique (EI).

Le Pentagone a fait savoir en début d'année que les États-Unis maintiendraient des troupes en Syrie «aussi longtemps que nécessaire», même s'ils n'ont pas vocation à y rester pour Donald Trump.

«Nous n'y sommes que pour une raison, nous débarrasser de l'EI et rentrer chez nous», a en effet nuancé le président américain. «Nous n'y sommes pas pour d'autres raisons et nous avons largement atteint notre objectif».

Cessez-le-feu immédiat en Syrie: vote de l'ONU repoussé à samedi

Un vote du Conseil de sécurité sur un texte réclamant un cessez-le-feu humanitaire immédiat en Syrie, initialement envisagé vendredi, se tiendra finalement samedi, les discussions se poursuivant, ont indiqué des diplomates.

Un nouveau texte de résolution, prévoyant un cessez-le-feu immédiat, sans les 72 heures de délai initialement envisagées dans la dernière version discutée, a été mis au point, selon les mêmes sources.

Lorsqu'un texte est finalisé, la pratique à l'ONU est d'attendre au moins le lendemain pour pouvoir organiser un vote à son sujet.

Vendredi, Moscou avait aussi réclamé des «garanties» sur le respect d'un cessez-le-feu par les groupes rebelles, notamment ceux dans la Ghouta orientale, cette enclave de la banlieue de Damas où 400 000 civils sont otages des feux croisés des belligérants.

Les discussions à l'ONU sur un cessez-le-feu durent depuis le 9 février avec l'objectif principal d'éviter un veto de la Russie, premier soutien du régime syrien.

Vendredi, le président en exercice du Conseil de sécurité, l'ambassadeur du Koweït, Mansour Al-Otaibi, flanqué des neuf autres membres non-permanents de la plus haute instance de l'ONU, avait annoncé aux médias que cette dernière était «très proche d'une adoption» de la résolution.

«On y est presque», avait-il ajouté.

En fin de journée, Mansour Al-Otaibi, en annonçant une mise au vote finalement samedi, a déclaré: «On est tellement près» du but. Mais «nous continuons de discuter».

Selon un diplomate, la discussion principale se tient entre la Russie d'un côté, avec de l'autre le Koweït et la Suède, les deux co-signataires du texte initial, déjà amendé à de multiples reprises. La France joue les intermédiaires, a-t-on précisé de source diplomatique.