La vidéo montre trois enfants et une femme inconscients dans une salle d'opération et des médecins incapables de les ranimer. La scène captée en Syrie serait le résultat d'une attaque au chlore. De quoi bouleverser les membres du conseil de sécurité de l'ONU.

D'abord le bruit des hélicoptères, puis un bruit sourd, une odeur d'eau de Javel qui se propage, enfin une vague soudaine de blessés à l'hôpital local. Ils vomissent et peinent à respirer. Voilà ce qui se serait passé le 16 mars dernier dans le village de Sermine, en Syrie. Une présumée attaque au gaz de chlore.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a reçu les témoignages de médecins syriens dans le cadre d'une rencontre informelle à huis clos. Les médecins ont alors présenté une vidéo tournée dans les locaux de l'hôpital où des enfants sont à l'agonie après l'attaque au chlore.

«Tout le monde avait les larmes aux yeux», a dit Samantha Power, représentante américaine à l'ONU à la sortie de la réunion. Elle promet de tout faire pour connaître «avec précision» les responsables de ces attaques.

Hélicoptères

«Tout porte à croire qu'elles ont été menées avec des hélicoptères, or seul le régime Assad à des hélicoptères», a-t-elle ajouté, faisant référence au président syrien.

Plus tôt cette semaine, l'organisation Human Rights Watch avait accusé Bachar al-Assad d'avoir largué à six reprises en mars des barils de chlore dans le nord-ouest de la Syrie, sous contrôle des rebelles. Le 6 mars dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait une résolution visant à condamner l'utilisation du chlore comme arme chimique dans le conflit. Aucun coupable n'a toutefois été désigné.

«Si nous n'agissons pas, d'autres vont considérer qu'ils peuvent faire ce genre de choses en toute impunité et cela aura des conséquences déplorables», a dit l'ambassadeur de Nouvelle-Zélande Jim McLay, à sa sortie de la rencontre de jeudi.

Si plusieurs pays accusent le régime syrien d'avoir mené des attaques au gaz chimique, la Russie, alliée indéfectible du régime syrien, affirme ne pas encore avoir de preuves formelles de la culpabilité du régime.

- Avec l'Agence France-Presse, Reuters et le New York Times