Les combattants de l'opposition syrienne, dont les djihadistes mais aussi les rebelles soutenus par l'Occident, ont frappé aveuglément des civils en violation du droit de la guerre, selon Human Rights Watch (HRW).

Dans un rapport publié lundi, l'organisation basée à New York détaille ses enquêtes sur des dizaines d'attaques rebelles menées contre des zones contrôlées par le régime de Bachar al-Assad.

«Nous assistons à une véritable course à l'abîme avec des rebelles qui s'alignent sur la cruauté des forces gouvernementales», dénonce Nadim Houzy, directeur adjoint pour le Moyen-Orient à HRW. «Les civils paient le prix fort que ce soit dans les zones contrôlées par le gouvernement ou celles aux mains des rebelles, sans réaction internationale appropriée».

HRW a notamment enquêté sur des attentats à la voiture piégée dans les provinces de Damas et Homs, ayant frappé des zones où les cibles militaires gouvernementales étaient absentes, ainsi que des lieux présentant une concentration de minorités religieuses.

«De nombreuses attaques sans distinction semblent avoir pour objectif de répandre la terreur parmi les civils», souligne le rapport. L'une d'elles, particulièrement odieuse a été commise le 1er octobre à l'extérieur d'une école du centre de la ville de Homs, tuant 45 enfants.

Parmi les groupes responsables de ces attaques aveugles figurent l'État islamique (EI) et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) soutenus par l'Occident, selon le rapport.

Au moins 10 attaques ont été revendiquées par les djihadistes de l'EI et du Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda, mais les rebelles de l'ASL ont également assumé la responsabilité d'explosions frappant des zones civiles à Damas, indique HRW.

Les groupes de l'opposition affirment que frapper les zones contrôlées par le gouvernement est légitime, «mais de tels arguments n'ont aucune validité en terme du droit de la guerre», ajoute HRW. «Tous les protagonistes du conflit doivent mettre fin aux attaques délibérées, aveugles et disproportionnées contre les civils».

Plus de 215 000 personnes ont été tuées en Syrie depuis le soulèvement populaire en mars 2011, transformée par la répression du régime en une guerre civile dévastatrice.

Le gouvernement syrien a été également accusé d'atrocités, incluant des bombardements aveugles, des actes de torture et l'utilisation d'armes chimiques.