Une intervention militaire occidentale contre des positions du régime de Bachar al-Assad est «une question de jours», a affirmé mardi l'opposition syrienne qui dit avoir discuté avec ses alliés des cibles éventuelles.

«Il n'y a pas de timing précis, car il s'agit d'une question militaire, mais on parle d'une intervention internationale imminente contre le régime, c'est une question de jours et pas de semaines», a affirmé Ahmad Ramadan, membre du comité politique de la Coalition de l'opposition basée en Turquie.

Cette déclaration intervient au moment où les États-Unis et leurs alliés semblent de plus en plus déterminés à lancer une frappe contre le régime syrien, après l'attaque chimique présumée près de Damas le 21 août.

«Il y a des rencontres entre la Coalition, l'Armée syrienne libre (ASL, rébellion) et les pays alliés durant lesquelles sont discutées les cibles éventuelles», a-t-il indiqué, précisant que les rebelles ont présenté leur «point de vue».

Parmi les cibles éventuelles «figurent des aéroports utilisés par les avions équipés de missiles et de barils explosifs, des sièges de commandement où se trouvent des officiers du régime, des Gardiens de la révolution (iraniens) et du Hezbollah (chiite libanais)», a-t-il ajouté.

Il a aussi évoqué «des bases à partir desquelles sont lancés les missiles, dont les missiles (balistiques) Scud, notamment la Brigade 155 près de Damas, ainsi que les dépôts d'armes utilisés par le régime pour l'approvisionnement de ses troupes».

M. Ramadan a précisé que l'opposition «n'a pas demandé une intervention pour faire chuter le régime, car cela relève de la responsabilité de l'ASL».

«Nous avons demandé que soient frappées les positions (militaires) utilisées par le régime dans les meurtres sans discernement», a indiqué M. Ramadan.

«Nous n'avons pas demandé une intervention d'un seul pays, mais que ce soit sous la houlette de la communauté internationale. Si le Conseil de sécurité de l'ONU parvient à prendre cette décision, ce serait une bonne chose», a poursuivi l'opposant.

«Mais si la Russie et la Chine continuent de bloquer (une telle décision), nous avons demandé une mobilisation des Amis de Syrie», une coalition qui soutient l'opposition syrienne.

La Russie et la Chine ont bloqué à trois reprises les tentatives du Conseil de sécurité de l'ONU de faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 et qui a fait plus de 100 000 morts, deux millions de réfugiés et plus de quatre millions de déplacés.

Le régime syrien a promis mardi de se défendre contre une éventuelle frappe, affirmant disposer de moyens qui «surprendraient» le monde.

«Le régime syrien a toujours prouvé qu'il était incapable de répondre à de telles attaques», a répliqué M. Ramadan.

Selon le Washington Post, le président américain Barack réfléchirait à une frappe limitée, qui ne durerait probablement pas plus de deux jours.

Le New York Times a aussi parlé d'une possible opération limitée, telle que des tirs de missiles de croisière depuis des bâtiments américains en Méditerranée, sans chercher à renverser le président Assad.

Le réseau américain NBC News affirme de son côté qu'un officiel américain ayant requis l'anonymat avance qu'une frappe américaine pourrait avoir lieu aussi tôt que jeudi. L'officiel en question a expliqué à NBC News que «trois jours» de frappes de missiles serviraient à envoyer un message à Assad. 

-Avec nbcnews.com