Le gouvernement syrien a invité deux hauts responsables des Nations unies à venir à Damas pour des discussions sur l'utilisation présumée d'armes chimiques dans le conflit, a indiqué lundi l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar Jaafari.

L'invitation est adressée à Ake Sellstrom, un scientifique suédois nommé par l'ONU pour diriger une mission d'enquête sur les armes chimiques en Syrie, et à Angela Kane, la haute représentante de l'ONU pour le désarmement.

Il s'agit de «discuter plus avant le mécanisme et le mandat de la mission» d'enquête établie en mars dernier, a expliqué l'ambassadeur à la presse.

En réponse à une question, celui-ci a cependant rejeté l'idée que Damas ait changé de position sur l'ampleur et la finalité de cette enquête, refusant «d'anticiper» sur le résultat des discussions.

Le gouvernement insiste pour que les enquêteurs de l'ONU se concentrent sur un incident attribué par Damas à l'opposition syrienne et survenu le 23 mars à Khan al-Assal, près d'Alep (nord).

Selon l'ONU, Damas refuse que les enquêteurs se penchent aussi sur des accusations similaires portées contre l'armée syrienne par Londres et Paris concernant des incidents à Khan al-Assal ainsi qu'à Homs (centre), le 23 décembre 2012.

Cette divergence a empêché jusqu'à présent la mission d'enquête de se rendre sur place.

Interrogé sur l'invitation syrienne, le porte-parole des Nations unies Martin Nesirky a répondu que l'ONU devait «l'analyser» avant de donner une réponse. Il l'a qualifiée de «pas dans la bonne direction» mais a réaffirmé que l'ONU insistait sur un «large accès aux zones qui font l'objet d'accusations».

«Le plus urgent pour le moment est que le gouvernement syrien accorde à la mission d'enquête un accès sans délai et sans la moindre condition», a-t-il affirmé.

L'ONU a ensuite publié un communiqué selon lequel le secrétaire général Ban Ki-moon «accueille favorablement la proposition du gouvernement syrien de continuer les discussions sur la mission» d'enquête, mais sans évoquer de date pour une visite à Damas.

Le Dr Sellstrom, actuellement à Washington, «se rendra à New York cette semaine pour rendre compte» à M. Ban du résultat de ses contacts, notamment dans les pays voisins de la Syrie pour trouver d'éventuels indices.

M. Ban «espère que la Syrie accordera à la mission l'accès nécessaire pour une large enquête sur place», ajoute le communiqué. «La coopération de la Syrie à cet égard sera essentielle pour que la mission puisse établir les faits de manière crédible».