Des combats meurtriers entre l'armée syrienne et le Front jihadiste d'Al-Nosra, qui a annoncé cette semaine son adhésion à Al-Qaïda, se sont déroulés vendredi à Qamechli à l'extrême nord-est la Syrie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

En outre, un Kurde de 54 ans est décédé après avoir été torturé par un bataillon rebelle à Alep (nord), a affirmé l'OSDH, qui a fait état d'un bilan provisoire d'au moins 53 morts dans des violences vendredi à travers la Syrie.

«Des combats violents ont éclaté entre les forces régulières et les combattants du Front al-Nosra près de la place Zouri, à l'entrée de la ville de Qamechli, et dans le périmètre de l'aéroport de cette ville, faisant des morts des deux côtés», a rapporté l'OSDH.

Plus à l'ouest, les forces gouvernementales ont bombardé les localités de Toq Melh et Tal Hamis dans la province de Hassaké.

Jeudi, le régime du président Bachar al-Assad a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à sanctionner le Front Al-Nosra, le groupe le plus influent au sein de la rébellion, après l'annonce officielle de son adhésion au réseau Al-Qaïda.

Des experts s'attendent à ce que l'armée profite de cette annonce pour intensifier ses opérations contre les rebelles. Depuis le début en mars 2011 du conflit en Syrie, le régime de Damas, se refusant à admettre toute contestation, accuse les rebelles d'être des «terroristes financés par l'étranger».

À Alep, l'OSDH a cité «des sources médicales et politiques, arabes et kurdes», pour annoncer la mort d'un Kurde qui avait été torturé «par le bataillon des martyrs de Badr» avant d'être jeté dans une rue du quartier Cheikh Maksoud, théâtre de récents combats.

Selon le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, cet homme n'était pas un militant politique.

«Comme des dizaines d'autres, il a été détenu arbitrairement et torturé par un groupe armé dont les dirigeants ont prouvé par le passé qu'ils n'étaient rien d'autre que des seigneurs de guerre, tirant avantage du vide sécuritaire dans des zones n'étant plus sous contrôle du régime», a-t-il déclaré à l'AFP.

Plus au sud, au moins huit personnes, dont quatre rebelles, ont été tuées dans des bombardements de l'armée sur le quartier de Jobar, dans l'est de Damas, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires.

Des obus de mortier sont aussi tombés sur le Souk al-Hal, grand marché de légumes et fruits dans le quartier de Zablatani, faisant au moins un mort et des blessés, et «plusieurs obus de mortier ont touché Barzé (nord de la capitale) et Al-Hajar Al-Aswad (sud)», deux quartiers où les rebelles sont présents, selon la même source.