Le président des États-Unis Barack Obama explique lundi dans un entretien à un magazine américain qu'il est «aux prises» avec la décision de faire intervenir, ou pas, les États-Unis en Syrie.

«Dans une situation comme celle de la Syrie, je dois me demander : "pouvons-nous faire une différence?"», déclare-t-il au magazine New Republic.

«Une intervention militaire aurait-elle un impact? Comment cela affecterait-il notre capacité à soutenir nos troupes qui sont encore en Afghanistan? Quelles seraient les conséquences de notre implication sur le terrain? Cela pourrait-il accroître encore la violence ou déclencher l'utilisation d'armes chimiques? Qu'offre la meilleure perspective d'un régime post-Assad? Et comment est-ce que je considère les dizaines de milliers de personnes qui ont été tuées en Syrie face aux dizaines de milliers qui sont actuellement tuées au Congo?», dit-il.

«Et je suis constamment aux prises avec la question de savoir où et quand les États-Unis doivent intervenir ou agir de manière à faire progresser notre intérêt national, faire progresser notre sécurité, et à ce que cela corresponde à nos idéaux les plus élevés et notre sens de l'humanité».

«Et alors que je suis aux prises avec ces décisions, je garde à l'esprit probablement davantage que tout autre non seulement nos incroyables forces et capacités, mais aussi nos limites», conclut-il.

Plus de 60 000 personnes ont péri en Syrie selon l'ONU depuis le début de la révolte populaire en mars 2011, qui s'est transformée en conflit armé face à la répression menée par le régime.

Près de 600 000 Syriens sur un total de quelque 2 millions de déplacés ont fui dans les pays voisins, la plupart d'entre eux vivant dans des camps. Quatre millions de Syriens ont besoin d'une aide d'urgence, selon l'ONU.

Le président américain, qui dit devoir prendre des décisions équitables, espère pouvoir à la fin de son second mandat regarder derrière lui et pouvoir dire qu'il a fait davantage de bon choix que de mauvais.