Au moins 50 membres des forces pro-régime ont péri lundi dans un attentat-suicide à la voiture piégée dans la province de Hama, dans le centre de la Syrie, alors qu'un second attentat a fait onze morts et des dizaines de blessés sur une place du quartier résidentiel de Mazzé, dans l'ouest de Damas, et qu'au moins 20 rebelles ont été tués dans un raid de l'armée de l'air sur la province d'Idlib, dans le nord du pays, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

«Au moins 50 soldats et miliciens pro-régime ont été tués lundi matin dans l'explosion d'une voiture piégée conduite par un kamikaze près d'un centre de développement rural tenu par l'armée», a précisé à l'AFP Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'OSDH qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins.

Il a précisé que l'opération-suicide avait été menée par un combattant du Front Al-Nosra, une organisation islamiste radicale qui a revendiqué la plupart des attentats en Syrie depuis le début de la révolte en mars 2011.

L'agence officielle Sana, citant une source officielle, a fait état de son côté d'un attentat-suicide avec une voiture piégée bourrée d'une tonne d'explosifs. Selon elle, l'explosion n'a tué que deux civils et en a blessé dix autres.

L'agence a précisé que l'attentat s'était produit «à côté» d'un centre de développement rural, sans toutefois préciser si l'armée s'y trouve.

À Damas, un bilan précédent faisait état de cinq morts et de dizaines de blessés dans le quartier de Mazzé.

Le bilan pourrait augmenter, car huit blessés sont dans un état critique, a précisé l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de médecins en Syrie.

De son côté, la télévision d'État a imputé l'attaque à des «terroristes» faisant état de onze morts et de dizaines de blessés graves dont des enfants, dans un nouveau bilan.

«L'explosion dans le secteur de Mazzé Jabal est due à une charge posée par des terroristes sur la place Arous al-Jabal, qui était bondée», a précisé la chaîne.

Mazzé est un important quartier résidentiel qui abrite des ambassades et des sièges de la Sécurité. L'attentat s'est produit dans un secteur parallèle à «l'autoroute Mazzé», une route de quatre kilomètres qui conduit à la célèbre place des Omeyyades.

À Damas, des bombardements et combats entre rebelles et soldats faisaient rage lundi, en particulier dans les quartiers sud de la capitale d'où de nombreux habitants fuyaient.

«Au moins 20 combattants ont été tués par les bombes larguées par un avion sur la localité de Harem», a indiqué l'OSDH, qui s'appuie sur un large réseau de militants et de médecins à travers le pays.

Alors que de violents combats font rage dans la province d'Idlib, le régime a récemment intensifié ses raids aériens, semblant décidé à mettre à profit son principal atout : ses avions qui maîtrisent seuls le ciel.

Une vingtaine de maisons ont été détruites dans la localité, affirme de son côté la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS), selon qui plusieurs personnes sont encore sous les décombres.

De leur côté, les rebelles bombardaient à l'artillerie un quartier de Harem, tenus par l'armée et les miliciens pro-régime, a ajouté l'OSDH.

Plus de 9000 soldats ont été tués en près de 20 mois de violences dans le pays, selon l'OSDH, mais ses bilans ne comprennent pas la plupart des morts parmi les «chabbihas», les miliciens civils du régime. 

Au total, plus de 36 000 personnes ont péri en Syrie depuis le début en mars 2011 d'une révolte populaire qui s'est militarisée face à la répression menée par le régime, selon l'OSDH.