Les rebelles syriens ont appelé mercredi la communauté internationale à mener des «frappes ciblées» contre le régime du président Bachar al-Assad à l'instar des opérations de l'OTAN en Libye, en vue d'empêcher la Syrie de plonger dans une guerre civile.

«Nous voulons des frappes ciblées contre les rouages sécuritaires et militaires (du régime), comme ce qui s'est passé en Libye», a affirmé à l'AFP le général Moustapha Ahmed Al-Cheikh, chef du conseil militaire de l'Armée syrienne libre (ASL, formée essentiellement de déserteurs).

«Cela écourtera la durée de vie du régime», a indiqué ce dissident parmi les plus hauts gradés, estimant qu'une telle offensive empêcherait également le pays de glisser vers la guerre civile.

«Nous ne voulons pas du tout d'une invasion terrestre de la Syrie, car nous souhaitons la chute du régime pas la chute de l'État syrien», a souligné le général déserteur qui se trouve en Turquie.

Il a par ailleurs accusé le régime de créer des groupuscules pour «saboter l'action» des rebelles sur le terrain et retourner l'opinion publique contre l'opposition, évoquant notamment les récents attentats à Damas, Alep (nord) et Idleb.

Le régime et l'opposition se sont accusés mutuellement de ces attaques.

De son côté, dans un entretien au quotidien saoudien Asharq al-Awsat, le chef de l'ASL, le colonel Riad Assaad, a menacé de reprendre les attaques contre les troupes gouvernementales si celles-ci ne mettaient pas fin à leurs opérations.

«Nous ne resterons pas les bras croisés, car nous ne pouvons plus supporter et attendre davantage», a-t-il affirmé, estimant que l'autodéfense était désormais légitime avec la poursuite «des meurtres, des arrestations et des bombardements».

L'émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, a reconnu mardi qu'il était «très difficile de convaincre» le régime de Bachar al-Assad et la rébellion de déposer les armes, reprochant aux deux parties de violer la trêve annoncée le 12 avril.

La répression et les combats ont fait plus de 800 morts depuis l'annonce du cessez-le-feu, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).