Au moins 28 civils ont été tués à Hama (centre), selon un nouveau bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) qui porte à 34 le nombre de morts dans les violences lundi en Syrie, en dépit de la présence des observateurs de l'ONU.

«Au moins 28 civils ont été tués par les forces gouvernementales dans le quartier d'al-Arbaayne à Hama et dans ses environs par des tirs à la mitrailleuse légère et lourde», a affirmé l'ONG dans un communiqué, faisant en outre état de la mort d'un civil et de cinq soldats ailleurs dans le pays.

L'OSDH a par ailleurs annoncé la découverte, dans le quartier d'al-Arbaayne, de cinq corps dont l'identification n'a pas été possible parce qu'ils étaient carbonisés.

Des vidéos mises en ligne par des militants ont montré des obus de mortier tombant sur ce quartier, tandis que des colonnes de fumée s'élevaient et que des tirs étaient entendus.

Un autre civil a péri dans la localité de Moadhamiyat al-Cham, proche de Damas, où des combats ont opposé soldats et déserteurs dans la nuit, a également rapporté l'organisation.

Cinq soldats des troupes gouvernementales ont par ailleurs été tués dans les régions de Hama et de Deraa, berceau de la contestation dans le Sud, selon l'OSDH.

Dans les provinces d'Idlib (nord-ouest) et de Deir Ezzor (est), les troupes ont lancé des assauts sur plusieurs localités.

De son côté, l'agence officielle Sana a annoncé que quatre personnes avaient été tuées, dont trois soldats, dans les provinces de Deraa (sud) et de Hama, attribuant leur mort à des «groupes terroristes armés».

Selon Sana, les autorités ont arrêté à Jdaïdé, à la frontière avec le Liban, «une voiture remplie d'une grande quantité d'armes (...) qui tentait de pénétrer en Syrie». Les douaniers «ont découvert des roquettes RPG, mitrailleuses, pistolets, armes automatiques et des munitions».

Ces violences meurtrières interviennent alors qu'une équipe restreinte d'observateurs est actuellement dans le pays pour surveiller un cessez-le-feu, dont les violations répétées ont fait plus de 200 morts, selon l'OSDH, depuis son entrée en vigueur le 12 avril.

300 observateurs dès la semaine prochaine

Le déploiement des 300 observateurs de l'ONU chargés de surveiller le cessez-le-feu en Syrie commencera la semaine prochaine, a annoncé lundi à l'AFP un porte-parole de l'ONU.

«La décision a été prise (et) le déploiement de la Mission de supervision (MISNUS) se fera par étapes» à partir de la semaine prochaine, a indiqué le porte-parole adjoint de l'ONU Eduardo del Buey.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait adopté samedi une résolution autorisant le déploiement rapide de 300 observateurs militaires non armés.

Au moins 11 100 personnes, en majorité des civils, sont mortes dans les violences en Syrie depuis le début il y a 13 mois d'une révolte populaire qui s'est peu à peu militarisée face à la répression, selon l'OSDH.