Près de 50 personnalités, anciens dirigeants politiques, Prix Nobel de la Paix et intellectuels, ont appelé les membres du Conseil de sécurité des Nations unies à s'unir pour retirer au président syrien son «permis de tuer», dans une lettre ouverte publiée lundi.    

Dans le texte diffusé dans le Financial Times et qui paraîtra mardi dans Le Figaro, ces personnalités de plus de 27 nationalités estiment que «les divisions au sein de la communauté internationale ont donné au gouvernement d'Assad un permis de tuer» et demandent que «ce permis lui soit maintenant retiré».

L'appel coïncide avec une réunion des ministres des Affaires étrangères au Conseil de sécurité lundi à New York sur «Les leçons du Printemps arabe», qui doit évoquer la Syrie, selon un communiqué de presse de l'ONG Crisis Action relayant l'initiative.

Les signataires exhortent le gouvernement russe à «se joindre aux efforts collectifs pour mettre un terme rapidement au conflit et restaurer la paix et la stabilité en Syrie et dans la région».

La lettre demande aux membres du Conseil de sécurité d'adopter une résolution appelant notamment le régime syrien à cesser les attaques contre la population, à libérer les détenus emprisonnés depuis le début de la révolte et à faciliter la mise en oeuvre d'une aide humanitaire d'urgence.

L'appel est signé par l'ancien président brésilien Fernando Henrique Cardoso, l'ancien président sud-africain Frederik de Klerk, David Miliband (ex-ministre des Affaires étrangères britannique), Richard von Weizsäcker (ancien président de la République Fédérale d'Allemagne), l'ancien ministre français de la Justice Robert Badinter, et les deux prix Nobel de la Paix Shirin Ebadi (Iran) et Leymah Gbowee (Libéria).

«Cette horreur doit cesser», s'est indignée Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, dans le communiqué. «La réunion des ministres des Affaires étrangères aujourd'hui à New York doit sortir le Conseil de sécurité de sa léthargie, l'unifier derrière la Ligue arabe et passer une résolution par consensus».