La Fédération des journalistes en Syrie (FJS) a mis en garde mardi les médias internationaux contre toute tentative d'envoyer clandestinement leurs journalistes en Syrie, affirmant que les autorités ne seraient pas responsables de leur sécurité.        

«Nous souhaiterions que vous disiez aux institutions journalistiques, médiatiques et syndicales de n'envoyer aucun journaliste clandestinement», a déclaré le président de la FJS Elias Mrad dans une lettre adressée au président de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) Jim Boumelha.

Damas «a accordé à plus de 200 équipes de médias des autorisations d'entrée en Syrie leur permettant de se déplacer dans les zones touchées» par la violence, a affirmé M. Mrad, qui a dit regretter «l'insistance de quelques institutions journalistiques à envoyer des correspondants» de façon illégale.

En cas d'entrée illégale, poursuit M. Mrad, les autorités «ne sont pas responsables de la sécurité (du journaliste) et doivent l'arrêter et le traduire en justice», selon la lettre dont l'AFP a obtenu une copie.

Deux journalistes étrangers entrés clandestinement en Syrie, l'Américaine Marie Colvin, grand reporter pour le Sunday Times, et le Français Rémi Ochlik, photographe à l'agence IP3 Press, ont péri le 22 février lors d'un bombardement dans le quartier de Baba Amr à Homs (centre), bastion de la rébellion armée contre le régime de Bachar al-Assad.

Les journalistes Édith Bouvier, reporter pour le quotidien français Le Figaro, et William Daniels ont également été blessés lors de ce bombardement, avant d'être exfiltrés par des militants le 1er mars vers le Liban.

«Les journalistes tués (...) étaient entrés clandestinement en Syrie avec des hommes armés à travers des passages illégaux pour se trouver dans les zones de confrontation les plus dangereuses à Homs», affirme encore M. Mrad.

De nombreux journalistes étrangers se sont vus refuser un visa pour couvrir les violences en Syrie, et ceux qui sont parvenus à en obtenir se sont souvent vus imposer des restrictions dans leurs mouvements par les autorités.