Une centaine de familles a fui Hama, craignant une intensification des opérations militaires dans cette ville de Syrie théâtre de manifestations massives contre le régime du président Bachar al-Assad, a annoncé jeudi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) jeudi.

Au total, un millier de personnes ont quitté la ville ces dernières heures pour se diriger vers al-Salamya, à une trentaine de kilomètres de Hama, elle-même située à 210 kilomètres au nord de Damas.

Les autorités syriennes tentent de soumettre cette ville traditionnellement rebelle, où 23 civils ont été tués depuis mardi par les forces de sécurité. Des chars sont toujours postés aux principales entrées de la ville, sauf l'entrée nord.

Le chef de l'Organisation nationale des droits de l'Homme syrienne (ONDH) Ammar Qorabi, avait évoqué mercredi une «dégradation de la situation sécuritaire» avec «la poursuite des opérations de perquisitions et d'assassinats et des arrestations dans cette cité».

Hama est depuis 1982 un symbole historique, après la répression d'une révolte du mouvement interdit des Frères musulmans contre le président Hafez al-Assad, père de Bachar, qui avait fait 20 000 morts.

Le journal Al-Watan, proche du régime, a annoncé pour sa part que la situation était calme jeudi à Hama et que des barricades érigées dans les rues par les manifestants avaient été démantelées.

Selon ce journal, les autorités ont demandé aux manifestants d'éviter toute confrontation et de dégager les rues pour laisser les habitants se rendre au travail et éviter une opération militaire présentée comme un «dernier recours».

Al-Watan indique toutefois que les manifestants réclament le retour de l'ancien gouverneur, la libération des manifestants arrêtés ces derniers jours et l'engagement que les forces de l'ordre n'interviendront pas, ainsi que la liberté de manifester.

Le 1er juillet, une manifestation anti-régime a rassemblé plus d'un demi-million de personnes à Hama, selon les militants pro-démocratie. Les services de sécurité n'étaient pas intervenus, et le gouverneur de la ville avait été limogé le lendemain par décret présidentiel.

Dans le reste du pays, des manifestations ont eu lieu dans la nuit de mercredi à jeudi dans plusieurs villes pour répondre à des rassemblements pro-régime qui s'étaient tenus mercredi, a précisé l'OSDH.

Un millier de personnes ont manifesté à Idleb (nord-ouest), à Harasta (sud-ouest) et près de Deraa (sud). Une centaine de manifestants se sont également rassemblés à Saqba, une banlieue de Damas.