Après avoir été traité l'an dernier pour des cellules cancéreuses dans la vésicule biliaire et le pancréas, l'ancien président égyptien Hosni Moubarak pourrait maintenant être atteint d'un cancer de l'estomac, affirme son avocat.

Deux hauts responsables médicaux, dont l'un dirige l'équipe de médecins soignant l'ancien président, ont toutefois affirmé qu'il n'était pas atteint de cette maladie.

Me Farid el-Deeb a expliqué qu'il y avait des «éléments laissant croire» que Moubarak, âgé de 83 ans, souffrirait d'un cancer de l'estomac.

Depuis son départ du pouvoir le 11 février dernier, après des semaines de manifestations dans les rues, Moubarak vit à Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge. Il a été hospitalisé en avril.

Le président déchu doit être jugé à compter du 3 août pour avoir donné l'ordre de tuer des protestataires lors des manifestations populaires qui ont mené à sa démission, le 11 février. S'il est reconnu coupable, l'ancien raïs est passible de la peine de mort.

Des militants soupçonnent par ailleurs Moubarak de prétendre avoir des problèmes de santé pour reconquérir l'opinion publique et peut-être obtenir l'amnistie.

Des rumeurs voulant que l'ancien président soit atteint d'un cancer circulent depuis son séjour en Allemagne, l'an dernier, où il a reçu des soins de santé. Son état a toutefois été maintenu secret, et le cancer n'a jamais été publiquement mentionné, jusqu'à tout récemment. L'évocation de la maladie survient deux mois avant le début du procès de Moubarak.

Me el-Deeb a indiqué que le président déchu avait subi une «chirurgie critique» l'an dernier à Heidelberg, en Allemagne. Sa vésicule biliaire a été retirée, de même qu'une partie de son pancréas.

«Des indices laissent croire que le cancer s'est propagé à l'estomac», a indiqué l'avocat à l'Associated Press. Il a ajouté que Moubarak était dans un état horrible, qu'il ne s'alimentait pas et qu'il s'évanouissait fréquemment.

Selon Me el-Deeb, la réapparition du cancer pourrait être due au fait que l'ancien président ne s'est pas présenté aux examens de suivi médical en Allemagne, qui auraient normalement eu lieu tous les quatre mois. Moubarak a été interdit de séjour à l'étranger en février.

Le chef de l'équipe médicale qui s'occupe de l'ex-président à l'hôpital de Charm el-Cheikh, Assem Azzam, a toutefois assuré que les nombreux examens de santé avaient permis de déterminer que l'homme n'est pas atteint d'un cancer. «Son état est généralement stable», a ajouté le Dr Azzam.

Un autre haut responsable médical de l'établissement a confirmé que l'ancien président souffrait seulement de troubles cardiaques. «Il n'est pas aux soins intensifs. Il est simplement logé dans une chambre régulière», a indiqué le représentant sous le couvert de l'anonymat.

Les présumés problèmes de santé de Moubarak ont rendu plus complexes les tentatives pour le traduire en justice.

Des procureurs l'avaient interrogé à l'hôpital, mais un ordre de transfert à une prison du Caire a été annulé pendant l'enquête. Les services de santé du pénitencier n'auraient pas été adéquats pour le soigner.

Des médecins choisis par le gouvernement avaient indiqué en mai que Moubarak pourrait être victime d'une crise cardiaque à tout moment et qu'il ne pouvait donc être transféré dans une prison.