Deux kamikazes ont fait détoner mardi leurs ceintures explosives dans un lieu de culte chiite à Bagdad tuant au moins 31 personnes et blessant 57 autres, selon un nouveau bilan de sources médicales et de sécurité.

Le double attentat a eu lieu peu après la prière de la mi-journée dans la husseiniyya (lieu de culte chiite) Habib ibn al-Mudhaher, dans le quartier de Qahira, a-t-on appris auprès du ministère de l'Intérieur et de sources policières.

Au moins 30 personnes ont été blessées, alors que l'Irak connaît une nouvelle flambée de violences depuis le début de l'année.

Le premier kamikaze s'est fait exploser à l'entrée de la husseiniyya, et le second a profité du chaos provoqué par le premier attentat pour faire détoner ses explosifs à l'intérieur du bâtiment, selon ces sources.

La husseiniyya est adjacente à l'université privée Imam Al-Sadiq. C'est pourquoi de nombreux étudiants figurent parmi les victimes, selon la police.

Ali Chammari (20 ans), un étudiant de deuxième année en droit entièrement recouvert de poussière, a indiqué à l'AFP que les kamikazes portaient des costumes et qu'ils avaient commencé par tuer le gardien de la husseiniya avant de se faire exploser.

Ailleurs, deux personnes ont été tuées et six autres blessées dans des attentats à Bagdad et dans la province de Salaheddine (au nord de la capitale).

L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, avec en parallèle une mobilisation sunnite contre le gouvernement du premier ministre chiite Nouri al-Maliki, accusé d'accaparer le pouvoir.

À ce mouvement de grogne s'ajoute une paralysie totale des rouages politiques, qui attise les ardeurs des insurgés, selon les experts.

En mai, plus d'un millier de personnes ont péri dans des attentats, le mois le plus meurtrier depuis 2008, selon les Nations unies.