Le Canada durcit le ton à l'égard de la Syrie et a annoncé, samedi, de nouvelles sanctions économiques contre ce pays où se déroulent de violentes manifestations antigouvernementales.

C'est le ministre des Affaires étrangères, John Baird, qui a fait l'annonce de ces nouvelles mesures prises contre le régime «illégitime» de Damas. Celles-ci s'ajoutent à celles qui ont déjà été annoncées au mois de mai.

«Le régime syrien à Damas a perdu toute légitimité avec le meurtre de plus de 2000 personnes», a déclaré le ministre, ajoutant que les mesures ne visaient pas à causer du tort au peuple syrien.

Ottawa interdit désormais à quatre membres du gouvernement de Bachar el-Assad qui joueraient un rôle dans la répression contre le peuple syrien de voyager au Canada. Et le gouvernement fédéral a décidé de geler les avoirs de ces derniers ainsi que ceux de deux sociétés proches du régime syrien, la Banque commerciale de la Syrie et Syriatel.

Mais ces nouvelles sanctions sont largement symboliques puisque les exportations du Canada vers la Syrie sont estimées à 60 millions $ annuellement alors que les importations en provenance de ce pays représente moins d'un dixième de ce chiffre.

M. Baird a néanmoins admis lors d'une conférence téléphonique, alors qu'il se trouvait dans la ville de Mexico, au Mexique, que les mesures diplomatiques déjà imposées par le Canada, les États-Unis et les autres pays alliés contre la Syrie n'avaient pas permis de freiner les sanglantes répressions, mais que ces pays demeuraient déterminés à y mettre fin.

Il a également soutenu que les alliés étaient prêts à accentuer la pression contre le régime. «Les actions dans les dernières semaines sont absolument inacceptables et l'on continuera à travailler contre le régime et en faveur du peuple syrien», a-t-il affirmé.

Il n'a cependant pas indiqué quelles pourraient être les prochaines actions entreprises par son gouvernement, ajoutant qu'il n'avait pas l'intention, à court terme, de rapatrier les diplomates canadiens en Syrie puisque leur présence dans ce pays est toujours considérée utile.

La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, a récemment réclamé un embargo sur le pétrole et le gaz en provenance de la Syrie.

Les militants antigouvernementaux syriens affirment qu'au moins 1700 civils ont été tués par les autorités syriennes au cours des derniers mois lors de manifestations qui ont tourné au vinaigre.