Où en est le Tunisie, trois mois après la chute le 14 janvier dernier de Zine el-Abidine Ben Ali?

Le dictateur

Depuis sa chute le 14 janvier dernier, Zine el-Abidine Ben Ali est en exil en Arabie Saoudite avec sa femme. Le gouvernement de transition a demandé son extradition, mais a essuyé un refus. Plusieurs membres de sa garde rapprochée ont été arrêtés. Sa police politique et le parti qu'il dirigeait, le Rassemblement constitutionnel démocratique, ont été dissous. Les proches collaborateurs de l'ex-dictateur ne pourront se présenter aux prochaines élections qui doivent avoir lieu en juillet.

L'armée

Maillon faible du régime Ben Ali, l'armée occupe une place spéciale dans le coeur des Tunisiens, qui lui font davantage confiance qu'à la police. Pour le moment, l'armée n'assume pas de rôle politique.

Les droits de la personne

Naguère muselée, la presse est redevenue libre. Le nombre de partis politiques a explosé en trois mois. Ils sont maintenant 50. Les premières élections libres post-Ben Ali devraient avoir lieu le 24 juillet. Des manifestations ont lieu presque tous les jours. À l'occasion, l'armée et la police utilisent des gaz lacrymogènes pour disperser les foules.

Les islamistes

Bannis sous Ben Ali, les islamistes prennent doucement leur place sur l'échiquier politique tunisien. Le parti Ennadha présentera des candidats aux élections. Plusieurs experts s'attendent à ce qu'ils remportent un nombre important de sièges.

L'économie

C'est à ce chapitre que le bât blesse. Les récents événements ont ralenti l'économie tunisienne, fortement dépendante du tourisme. Plusieurs militants estiment que le gouvernement de transition n'a rien fait pour s'attaquer aux problèmes de chômage et de pauvreté dans les régions centrales du pays. Pourtant, ce sont ces deux facteurs qui sont à l'origine de la révolution tunisienne.