L'OTAN n'a «pas de représentant» en Libye pour assurer une liaison avec les forces rebelles mais a détecté des «signes» de présence possible de militants d'Al-Qaïda Hezbollah dans les rangs rebelles, a affirmé mardi le patron militaire de l'Alliance atlantique.

«Il n'y a pas de représentant de l'OTAN sur le terrain en Libye en ce moment à ma connaissance», a déclaré mardi le commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur), l'amiral américain James Stavridis lors d'une audition au Sénat.

L'amiral Stavridis, comme tous ses prédécesseurs, a la double casquette de chef militaire de l'OTAN et de commandant des forces américaines en Europe. Son audition devant les sénateurs de la commission de la Défense a ainsi reflété dans son ensemble la position américaine vis-à-vis de la Libye.

Les autorités militaires américaines ne cessent d'affirmer que les États-Unis n'ont pas de contacts militaires avec les rebelles libyens, qui progressent vers l'ouest de la Libye à la faveur des frappes aériennes de la coalition contre les forces loyalistes au colonel Mouammar Kadhafi.

Les États-Unis, qui ont coordonné les opérations militaires depuis le début de l'intervention internationale en Libye, doivent finir de passer le relais à l'OTAN jeudi.

«Il n'y a pas de troupes au sol en Libye à ma connaissance», a également rappelé le commandant militaire de l'OTAN, dont les États-Unis sont les premiers contributeurs.

Le président Barack Obama, tout comme ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Hillary Clinton et Robert, ont plusieurs fois soutenu qu'il n'était pas question d'envoyer des troupes au sol, le mandat de l'ONU proscrivant toute «occupation» de la Libye.

Mais l'éventuelle présence sur le terrain d'agents de renseignement occidentaux ou de forces spéciales serait très vraisemblablement tenue secrète en raison de la nature clandestine de leurs missions.

L'amiral Stavridis a par ailleurs affirmé qu'il y avait des «signes» de présence possible de militants d'Al-Qaïda ou du Hezbollah dans les rangs rebelles tout en jugeant que les chefs de l'opposition semblaient «responsables».

«A ce stade, je n'ai pas suffisamment de détails pour dire qu'il y a une présence significative d'Al-Qaïda ou de tout autre groupe terroriste parmi ou aux côtés» des forces de l'opposition, a précisé le haut gradé.

Le Pentagone avait reconnu la veille ne «pas savoir» grand chose des rebelles libyens.

Interrogé par l'influent sénateur républicain John McCain, favorable à l'intervention en Libye, le chef militaire de l'OTAN a dit qu'il n'était pas question à ce stade d'armer les rebelles: «je n'ai pas fait ou reçu de recommandation».

«Bien sûr, nous n'en sommes qu'aux premiers jours» de l'intervention, a-t-il ajouté, alors que plusieurs hauts-responsables de l'administration Obama ont reconnu que la fourniture d'armements aux rebelles était envisagée mais qu'«aucune décision» n'avait été prise.

Selon le Wall Street Journal, l'Égypte fournirait des armes aux rebelles et les États-Unis seraient au courant, une information ni démentie ni confirmée.